Vainqueur samedi 26 juillet du Monroe Invitational, prestigieux tournoi amateur aux États-Unis, Oscar Couilleau revient sur sa victoire et la récompense associée : une place au départ d'un tournoi du PGA Tour, le Butterfield Bermuda Championship !

Quand tu réalises que tu vas jouer sur le PGA Tour alors que tu es encore amateur... © Michael Allen Photography

Quelles étaient les raisons de votre séjour aux États-Unis ?
Je suis parti deux semaines, dans le but de jouer de grandes épreuves sur des parcours fantastiques dont on n'a pas l'habitude en Europe. J'ai d'abord participé au Southern Amateur dans l'Arkansas (du 16 au 19 juillet au Blessings Golf Club, ndlr), un très gros tournoi dont j'ai raté le cut. Le parcours était très dur, j'ai joué correctement mais pas assez bien pour passer le cut. La semaine suivante j'ai donc joué le Monroe Invitational, dans l'État de New York. J'avais hésite à y aller car en face il y avait l'U.S. Junior Amateur : le choix était difficile, mais on a pris l'option Monroe avec tout mon staff, et ça s'est révélé être une bonne idée (rires) ! Là, j'ai joué parfait, mais je pense que l'expérience de la semaine précédente, sur un parcours très dur, a constitué un bon entraînement pour celle-ci.

Comment s'est déroulée cette semaine à Rochester ?
Je ne vais pas dire que j'étais confiant puisque j'avais raté le cut du Southern Amateur, mais je me sentais plutôt bien parce que malgré l'élimination après 36 trous, j'avais plutôt bien joué. Je suis arrivé à Rochester dans de bonnes dispositions, et dès les parties de reconnaissance je me suis senti bien. Il y a eu un sponsor-am avant l'épreuve, que j'ai joué avec des gars du club super cools et plutôt très bons, et j'ai pu me mettre directement en mode compétition. J'ai bien joué, et ça m'a mis en confiance pour le championnat. Le premier tour s'est bien passé : j'ai fait -3 avec un très bon finish puisque j'étais dans le par après 12 trous. Le deuxième jour a été juste correct : j'étais -3 après 14 et j'ai fini à -1 avec des bogeys au 15 et au 16. À mi-tournoi, j'étais 4e au leaderboard. Au troisième troisième tour, tout a très bien fonctionné : j'ai fait -6 en jouant parfait et en puttant parfait. J'ai pris deux coups d'avance à la veille du dernier tour. Et le dernier jour, j'ai réussi à très bien démarrer, ce qui m'a permis d'avoir une avance confortable de quatre coups au départ du 10, et j'ai très bien fini puisque j'ai gagné avec quatre coups d'avance !

Quel genre de parcours avez-vous joué ?
C'était un vieux parcours à l'ancienne, assez court mais vraiment fantastique. La semaine d'avant, au Southern Amateur, il y avait écrit 8000 yards sur la carte de score... C'était beaucoup trop long et très fatigant. C'est pour cela que j'ai tout de suite adoré le parcours du Monroe Golf Club, un petit tracé pas très long et assez étroit, avec beaucoup de rough et des greens super fermes et roulants, avec beaucoup de pentes. C'était préparé assez dur, mais très sympa à jouer.

En guise de récompense, en plus de la coupe, vous avez reçu une invitation sur le PGA Tour...
Oui, c'était une des raisons qui m'ont poussé à jouer ce tournoi. Quant il y a une invitation PGA Tour sur un tournoi, et même si on est 90 au départ et que les probabilités sont assez faibles de l'avoir, ça donne quand même envie de tenter sa chance. À la fin, quand j'ai réalisé qu'elle était pour moi, c'était vraiment cool ! Et il y a eu une autre bonne surprise : comme tout le monde, j'ai appris la veille du dernier tour qu'il y avait aussi une exemption pour la Jones Cup, un énorme tournoi amateur sur 54 trous début janvier en Géorgie !

Votre programme de deuxième partie de saison s'annonce donc plutôt chargé !
Oui, je vais faire pas mal d'allers-retours entre l'Europe et les États-Unis ! Ça va commencer par le British Boys dans dix jours (11-16 août en Irlande), puis sûrement la coupe Lignel avec mon club de Saint-Nom-la-Bretèche (5-7 septembre à La Baule), la coupe d'Europe des clubs (23-25 octobre à Cabot Bordeaux) qu'on a gagnée il y a un an, et on va arriver début novembre pour découvrir le PGA Tour !

Avez-vous commencé à vous renseigner au sujet du Butterfield Bermuda Championship (13-16 novembre) ?
Pas trop pour l'instant. Ce sera le début de la FedEx Cup Fall, donc il n'y aura pas les grosses stars du circuit, mais c'est quand même le PGA Tour ! Je vais sans doute croiser Antoine Rozner, et peut-être aussi Victor Perez et Matthieu Pavon, je ne sais pas encore. En tout cas, j'ai du mal à croire que je vais jouer mon premier tournoi du PGA Tour à 17 ans !

On ne se le dit pas, mais c'est sûr qu'il y a une émulation incroyable entre nous : quand on voit un copain gagner, on a tous envie d'être le prochain.

Oscar Couilleau

N'avez-vous pas aussi la possibilité de jouer la Junior Ryder Cup, fin septembre à Bethpage, avec quelques-uns de vos camarades du Centre de performance du Golf National ?
Ah mais oui, j'avais complètement zappé (rires) ! Callixte Alzas est quasi-sûr d'y aller par le biais du classement mathématique, mais ce n'est pas mon cas puisque le Monroe ne faisait pas partie des tournois sélectifs. Je suis cinquième au classement pour l'instant, et ce sont les trois premiers qui iront à coup sûr. Donc si je fais une belle semaine au British Boys, j'aurais une bonne chance, sinon il faudra compter sur un choix du capitaine. Mais c'est sûr que d'avoir gagné un gros tournoi aux USA peut faire pencher la balance de mon côté, et j'adorerais jouer cette épreuve avec Callixte, mais aussi Hugo Le Goff et Lev Grinberg qui ont également de réelles chances de la faire.

Vous faites partie, avec les joueurs que vous venez de citer mais aussi Aaron Van Hauwe et Arthur Carlier, d'un groupe de golfeurs qui s'entraîne au Centre de performance du Golf National depuis plusieurs années, et dont chaque membre fait partie de l'élite européenne. Quel regard portez-vous sur cette remarquable dynamique collective ?
C'est vraiment cool ! On vit ensemble depuis quatre ans, on est tous super potes. Depuis deux ou trois ans on joue tous très bien, et cette année est vraiment excellente pour tout le monde. On ne se le dit pas, mais c'est sûr qu'il y a une émulation incroyable entre nous : quand on voit un copain gagner, on a tous envie d'être le prochain.

Les États-Unis vont être votre quotidien à partir de 2026, au sein de l'université d'État de l'Arizona. Pourquoi ce choix ?
J'ai eu plusieurs offres, mais au final je n'ai visité que deux facs, celles d'Oklahoma State et d'Arizona State. J'ai commencé par Arizona et j'ai adoré direct ! Le campus est parfait, dans une grande ville (Tempe, dans la banlieue de Phoenix) où il y a beaucoup de mouvement et d'activité, et je crois que j'ai besoin de cela car à Oklahoma c'était plus le ranch au milieu des prés ! Pendant la visite, j'ai fait un tour de qualification avec l'équipe sur un parcours fantastique, dans le désert, avec des gros rochers, du sable, des cactus et 40° C au soleil, comme on voit sur Instagram ! C'était fantastique et ça m'a plu direct !

Oscar Couilleau sera un Sun Devil à compter de la rentrée 2026. © D. R.