Dans le coup pour la victoire à l’Italian Open, nouveau recordman du parcours en Toscane, Clément Sordet surfe sur une très bonne vague, aidé en cela par son caddie, Basile Dalberto, et par le travail accompli avec Mathieu Santerre, son coach depuis novembre dernier.

Clément Sordet entend capitaliser cette semaine en Bavière son excellent top 5 en Italie dimanche dernier. © Stuart Franklin / Getty Images - AFP

Cinquième à l’Italian Open dimanche dernier, à cinq coups du vainqueur, Adrien Saddier, Clément Sordet a signé son premier top 5 depuis le 4 décembre 2022. C’était au South African Open où le Lyonnais installé sur le Côte d'Azur avait alors pris la 2e place finale. Il était à cette époque épaulé par Basile Dalberto, caddie habituel de Julien Brun qui avait décidé de ne pas effectuer la tournée en Afrique du Sud. Un copilote qui semble clairement lui réussir puisqu’il était justement sur son sac en Toscane le week-end passé. Pour la toute première fois depuis... deux ans et demi !

« On a commencé, là, à l’Italian Open, confirme Clément Sordet. J’aurais adoré continuer avec lui après le SA Open mais il était avec Julien. C’est un caddie que j’affectionne particulièrement. Après Julien, il est parti caddeyé sur le PGA Tour (Ndlr, avec le Finlandais Sami Välimäki) avant de revenir en Europe. Avant l’Italie, il m’a contacté. "Je n’ai personne, est-ce que tu veux qu’on fasse un test sur les deux prochaines semaines", m’a-t-il dit. "Et après, on voit ?" Pour être franc, je ne sais pas ce qui va se passer. J’espère qu’on restera ensemble. J’ai l’impression d’avoir fait mes preuves (rires). Mais on ne sait jamais. Vu qu’il n’y a pas de contrat, s’il reçoit un appel d’un joueur sur le PGA Tour, il ne va pas refuser. Même si ça se passe très bien. »

« Avec Basile, on n’a pas eu de discussion claire là-dessus, poursuit celui qui collaborait précédemment avec le Néerlandais René Smorenberg, ancien caddie de l’Américain Sihwan Kim sur le LIV Golf. J’ai envie de dire que j’ai toutes mes chances. On a un super bon feeling, on s’entend très bien. Il sait de quoi je suis capable aussi. C’est plutôt positif. »

Cette très belle performance en Italie, avec en prime un nouveau record du parcours (62, -8 le samedi, ndlr), il la doit aussi à la masse de travail accomplie sans retenue depuis le début du mois de novembre dernier en compagnie de Mathieu Santerre. Juste avant les PQ3 où il avait réussi justement à conserver un droit de jeu sur le DP World Tour pour 2025… 

« Cela commence à payer, souffle-t-il doucement. Je le sens dans mon jeu, dans ma tête aussi. Avec Mathieu (Santerre), on bosse beaucoup. On a un super groupe avec Martin Couvra, Romain Langasque, Maxence Giboudot et Paul Margolis. L’ambiance est super. On se tire tous un peu la bourre. On fait souvent des matches. Quand on est avec Mathieu, c’est toute la journée. On fait du 9 h-18 h. Donc, si on bosse bien, on ne peut que progresser. Avant, avec Benoît Ducoulombier, on se voyait une heure, deux heures… Parfois, je faisais un parcours. » 

« Avec lui, je sens que j’ai progressé dans tous les secteurs, surtout au putting et au chipping, ajoute-t-il. Mathieu a repris un peu le travail qu’on avait fait avec Benoît. Il a identifié les mêmes problèmes en les expliquant d’une autre manière. Cela m’a beaucoup parlé. J’ai donc l’impression de mieux taper la balle, de mieux swinguer, de mieux comprendre mon swing sous pression. Physiquement, j’ai peut-être pris 5 kilos avec un petit kilo de gras là-dedans (rires), mais j’ai l’impression de taper plus fort… Voilà, ce sont plein de petites choses qui font que ça commence à aller mieux. Mais il faut continuer et ne pas se reposer parce que je viens de faire une bonne perf’. »

Un prof de yoga spécialisé dans la méditation

Les voyants semblent être repassés au vert pour le quintuple vainqueur sur le Challenge Tour (désormais HotelPlanner Tour) entre 2015 et 2022. Grâce à ce top 5, il vient ainsi de gagner 45 places à la Race to Dubai, pointant à la veille du BMW International Open à Munich au 116e rang, tout près désormais du top 112 pour l’instant salvateur. 

« Oui, c’est bien, mais on n’est qu’à la mi-saison, tempère Clément Sordet. Pour moi, le classement n’a pas vraiment d’importance. Je veux d’abord bien travailler avec Mathieu et avec mon préparateur mental, Laurent Ermellini. On verra à la fin, sans se mettre la pression. Laurent est quelqu’un avec qui j’avais déjà collaboré. On a repris en fin de saison dernière. À la base, c’est un prof de yoga spécialisé dans la méditation. Il s’est mis au golf, il comprend tout ce que l’on peut traverser sur un parcours de golf, notamment la frustration… Il m’aide beaucoup là-dessus mais aussi dans ma vie de tous les jours. » 

« Selon moi, pour bien jouer au golf, il faut être bien dans sa vie, précise-t-il encore. On essaie de bosser là-dessus. Tout va bien à ce niveau. À partir du moment où je sens que je progresse, où je me sens mieux sur un parcours de golf, où je me sens capable de saisir une occasion quand elle se présente, les résultats devraient arrivent. Sauf si je suis complètement irrationnel et que je m’invente des vies ! »

Un mois de break après la Bavière

À l’issue du BMW International Open, le programme de Clément Sordet devrait se résumer à plusieurs semaines de repos, mais aussi - et surtout - de travail. Avant une reprise normalement programmée début août au Scottish Championship.

« Je pensais entrer au ISCO Championship (10-13 juillet) aux États-Unis, mais ça va être chaud, souligne-t-il pour conclure. Je suis 30e réserve ! Les joueurs venant des Cartes étaient rentrés l’an passé, ce qui ne sera pas le cas cette année. Même chose pour le Barracuda Championship (17-20 juillet). Potentiellement, j’ai donc un mois de break devant moi. Je pourrais à la rigueur rejouer sur l’HotelPlanner Tour en attendant, mais je n’en ai pas envie. La saison d’un golfeur est très longue et très compliquée. Je préfère me concentrer sur un objectif et y aller à fond. Le but est d’avoir un meilleur job en 2026. Je vais me reposer, m’entraîner, faire du physique. Et puis je ne suis pas en position de choisir mon calendrier. Pas encore, du moins. »