Le golf tricolore est dignement représenté cette semaine à la finale du DP World Tour : Victor Perez, Matthieu Pavon, Romain Langasque, Antoine Rozner, Julien Guerrier et Julien Brun égalent le record établi en 2015 et 2016.    

Victor Perez dispute cette semaine sa 5e finale de la Race. © Octavio Passos / Getty Images - AFP

Le tournoi

Le DP World Tour Championship est la cinquième et dernière épreuve estampillée Rolex Series de l’exercice 2023, après l’Abu Dhabi HSBC Championship, le Hero Dubai Desert Classic, le Genesis Scottish Open et le BMW PGA Championship. C’est aussi, comme d’habitude, l'ultime rendez-vous de la saison. Instauré en 2009, il a vu d’illustres golfeurs s’y imposer. Victorieux l’an passé, Jon Rahm détient pour le moment le record de succès : trois (2017, 2019 et 2022). Suivent Henrik Stenson, Rory McIlroy et Matthew Fitzpatrick, deux fois lauréats. À l’orée de cette 15e édition, le Suédois, passé depuis sur le LIV Golf, reste à ce jour le seul à avoir conservé son titre (2013 et 2014). Ils sont également cinq à avoir signé l’exploit de gagner à la fois le tournoi et de finir n° 1 de la Race : Collin Morikawa (2021), Jon Rahm (2019), Henrik Stenson (2013) et Lee Westwood (2009). Rory McIlroy, lui, y est parvenu à deux reprises : 2012 et 2015. Avant la passe de trois cette année ? (voir plus bas)

Le parcours

Dessiné par l’Australien Greg Norman, inauguré en 2009, le Jumeirah Golf Estates jouit de superbes infrastructures avec notamment un immense practice et deux parcours de 18 trous. Le Fire Course, un par 72 de 6840 mètres, avait permis à Antoine Rozner de remporter le Dubaï Championship, le 5 décembre 2020. L'Earth Course, un autre par 72 de 7017 mètres, accueille tous les ans la finale. Il est bien plus compliqué à maîtriser même si Justin Rose, lors du dernier tour en 2012, avait réussi à signer un incroyable 62 (-10), finissant à -21 (267), deux longueurs derrière Rory McIlroy. Le record sur 72 trous est encore aujourd’hui la propriété d’Henrik Stenson, auteur en 2013 d’un exceptionnel -25 (263) avec notamment deux cartes de 64 (-8) aux 2e et 4e tours.

La dotation

Le prize money de ce tournoi hors norme n’a jamais cessé d’augmenter au fil des ans. Fixée à 7,5 millions de dollars en 2009, elle a connu par la suite une « inflation » galopante, passant à 8 millions en 2013, puis 9 millions en 2021 et 10 millions en 2022. Celle-ci demeure inchangée cette année. À noter qu’un bonus de 3 millions de dollars supplémentaires avait été partagé il y a un an entre les huit premiers de la Race. Rory McIlroy avait ainsi empoché 1 million en terminant premier.  

Le champ

À l’instar de la dotation, le champ a souvent été fluctuant depuis la première édition. Jusqu’à 2018, on a ainsi fixé à 60 le nombre maximum de joueurs présents, avant de réduire la voilure en 2019 avec seulement les 50 meilleurs de la Race. L’épisode Covid 19 a redistribué les cartes puisqu’ils étaient 65 au départ en 2020 et encore 53 en 2021, avant de revenir à la cote 50 en 2022. Celle-ci demeure identique cette semaine. Aucun des cinquante premiers à la Race 2023 n’est d’ailleurs absent. Parmi eux, notons la présence de sept des quinze premiers mondiaux : McIlroy (n° 2), Rahm (n° 3), Viktor Hovland (n° 4), Matt Fitzpatrick (n° 8), Tom Kim (n° 11), Tyrrell Hatton (n° 12) et Tommy Fleetwood (n° 15). 

McIlroy déjà sacré

Pour les amateurs de sensations fortes et de finish au coude-à-coude, c’est raté. Avant même le coup d’envoi jeudi de cette 15e édition du DP World Tour Championship, Rory McIlroy est en effet d’ores et déjà assuré de remporter la Race to Dubai 2023. Le Nord-Irlandais, n° 1 en 2012, 2014, 2015 et 2022, s’offre ainsi une nouvelle couronne européenne grâce à ses plus de 2000 points d’avance sur son dauphin, Jon Rahm. Le Britannique n’a pourtant disputé que neuf tournois du DP World Tour cette saison, dont trois exclusivement au calendrier du Tour européen. Ce triomphe, il le doit notamment à ses deux victoires en Rolex Series à Dubaï et en Écosse, à sa 2e place à l’U.S. Open au Los Angeles Country Club et à sa place de 3e au WGC-Match Play fin mars à Austin (Texas). Rien que sur ces quatre événements, le quadruple vainqueur en Majeurs a engrangé 3783 points. Soit bien plus de la moitié des 5164,47 points qu’il possède avant de s’élancer ce jeudi sur l'Earth Course.

Les héros de la Ryder Cup presque au complet

Quelques semaines après le désastre de Whistling Straits (Wisconsin) en septembre 2021, neuf des douze joueurs européens de Ryder Cup avaient fait le déplacement à Dubaï : McIlroy, Poulter, Fleetwood, Casey, Hatton, Wiesberger, Lowry, García et M. Fitzpatrick. Cette année, c’est en vainqueurs que certains d’entre eux reviennent dans les Émirats arabes unis. Dix des douze lauréats de la 44e Ryder Cup de l’histoire, disputée à Rome fin septembre, sont en effet au départ : McIlroy, Rahm, Hovland, Fitzpatrick, Hatton, Fleetwood, Sepp Straka, Shane Lowry, Robert MacIntyre et Nicolai Hojgaard. Seuls manquent à l’appel Justin Rose, 38e mondial mais seulement 91e de la Race, et le jeune prodige suédois, vainqueur de l’Omega European Masters le 3 septembre, Ludvig Åberg. Il ne pointe en effet qu’à la 68e place de la Race, insuffisant pour participer à la fête. 

Dix spots pour les Amériques

C’est la grande nouveauté de cette 15e édition. Les dix premiers de la Race encore non exemptés d’un droit de jeu sur le PGA Tour auront le droit d'évoluer en 2024 de l’autre côté de l’Atlantique. Respectivement classés de la 3e à la 8e place au ranking, Adrian Meronk, Ryan Fox, Victor Perez, Thorbjørn Olesen, Alexander Björk et Sami Välimäki ont déjà leur billet en poche. Onzième, Robert MacIntyre est lui aussi en position favorable, tout comme Jorge Campillo, treizième. En revanche, la bataille pour les deux derniers spots s’annonce passionnante. Ryo Hisatsune et Rasmus Højgaard ne comptent en effet que quelques points d’avance sur la concurrence. Le Danois, 16e de la Race et dernier « qualifié », ne possède ainsi que 76,88 points de plus que Yannik Paul, 17e, et tout juste un peu plus sur Marcel Siem (94,72 pts). Classé 20e, Matthieu Pavon peut lui aussi y croire. Il n’accuse que 114,3 pts de retard sur Højgaard… En 2022, la 23e place du DP World Tour Championship avait offert 126 points pour la Race. À vos calculettes !   

Record égalé pour les Français

Après 2015 et 2016, il y aura cette semaine de nouveau six Français engagés dans ce DP World Tour Championship, record égalé. Chef de file du clan tricolore, vainqueur à Abu Dhabi en janvier, 74e mondial et actuellement 5e de la Race, Victor Perez prend part à sa cinquième finale. Douzième l’an dernier, le Tarbais était parvenu à prendre la 7e place en 2020. Vainqueur de l’Open d’Espagne il y a un mois, Matthieu Pavon, 20e de la Race, s’aligne pour sa 4e finale. Son meilleur résultat : 13e en 2017, pour sa première. Quatrième participation consécutive pour Antoine Rozner, qui n’a jamais fait mieux qu’une 34e place (en 2022). Dans le dur depuis son top 10 à l’Open d’Espagne (9e), Romain Langasque s’élance pour sa troisième finale. Classé 40e en 2019, il avait pris la 20e place en 2022. Respectivement 38e et 43e de la Race, Julien Guerrier et Julien Brun découvrent quant à eux le DP World Tour Championship.

Rappelons que c’est toujours Victor Dubuisson qui détient le meilleur résultat jamais signé par un Français au DP World Tour Championship : 2e en 2014. Le meilleur classement d’un Français à l'ordre du mérite du Tour européen est la propriété conjointe de Thomas Levet et Victor Dubuisson, 5es respectivement en 2004 pour le premier, et 2013 et 2014 pour le second.