À 28 ans et après une très solide saison sur le Challenge Tour où il n’a manqué que quatre cuts en vingt-cinq départs, le gaucher de Saint-Nom-la-Bretèche entend transformer l’essai sur le DP World Tour. Cela commence dès le 24 novembre en Afrique du Sud…

Robin Sciot-Siegrist est l'un des trois Français ayant gagné sa carte sur le DP World Tour 2023 © Aitor Alcade / Getty Images Europe - AFP

Rentré lundi soir de Majorque, Robin Sciot-Siegrist s’est remis tout de suite au travail. Dès ce mercredi. Afin de se préparer aux nouvelles joutes qui se profilent dès le 24 novembre pour l’entame de la saison 2022-23 sur le DP World Tour. « Je n’ai pas très bien joué à la finale, regrette-t-il. J’ai besoin de bosser pour être prêt. »

 

42e sans avoir signé le moindre tour sous le par dans cette finale du Challenge Tour remportée le week-end passé par l’Anglais Nathan Kimsey, le gaucher de St-Nom-la Bretèche (78) a finalement pris la 11e place finale de la Road to Mallorca. Une contre-performance pour celui qui visait clairement le top 5.

« J’ai essayé de rectifier le tir pendant le tournoi mais c’est le genre de semaine où ça n’a pas fonctionné. Je suis déçu de la manière dont j’ai joué… »

« Je m’étais fixé l’objectif de gratter le maximum de points possibles, explique-t-il. Je savais que le top 5 de la Road était hyper important pour rentrer dans le champ des gros tournois du Tour européen. J’ai très mal entamé ma semaine. J’ai essayé de rectifier le tir pendant le tournoi mais c’est le genre de semaine où ça n’a pas fonctionné. Je suis déçu de la manière dont j’ai joué… »

 

« Je ne sais pas si le fait de savoir que j’étais déjà assuré de monter sur le Tour européen a joué dans l’approche de cette finale, ajoute-t-il. Je sais que je l’ai abordé comme un tournoi normal, en ayant travaillé en amont. J’ai fait vraiment le boulot pour être prêt. Je n’ai juste pas bien joué. Cela arrive. »

2e en 2019…

Il avait pourtant brillé sur ce même parcours du Club de Golf Alcanada lors de la finale 2019, prenant la deuxième place ex aequo avec l’Allemand Sebastian Heisele, à deux longueurs du vainqueur à -6, l’Italien Francesco Laporta.

 

« J’aime bien ce parcours, c’est un tracé assez sélectif, souligne-t-il. Les greens sont difficiles. Il faut toucher les bonnes zones. Il faut réfléchir un peu. Il faut arriver en forme sur ce genre de parcours. Si ce n’est pas le cas, on prend vite les roughs et ça devient compliqué… »

Cap sur l’Afrique du Sud

Robin Sciot-Siegrist sera dans deux semaines au Joburg Open pour le coup d’envoi de la saison 2022-23. Il s’est d’ailleurs inscrit sur les trois dates sud-africaines s’échelonnant jusqu’au 11 décembre (Investec South African Open Championship et Alfred Dunhil Championship). En revanche, il n’est pas encore certain d’être au départ de l’AfrAsia Bank Mauritius Open programmé du 15 au 18 décembre sur le tracé de Mont Choisy.

 

« Avec Benoit (Willemart, son coach), on pense tous les deux que je suis sur la bonne voie, prévient-il. Mais mon expérience sur le Tour (en 2020 et 2021) me laisse penser que sur certains secteurs, il faut que je sois encore meilleur. Notamment sur le chipping et le wedging. Il faut être là une véritable machine. C’est pour cela que je dois continuer de travailler… »

Son bilan sur le Challenge Tour 2022 demeure pourtant très solide. Et donc très encourageant pour la suite. En 25 tournois disputés, il n’a ainsi manqué que quatre cuts même si le point culminant de sa saison s’est situé durant l’été avec deux deuxièmes places et deux top 5 (4e à chaque fois) entre le 10 juillet et le 4 septembre.

 

« J’avais décidé de faire certains changements cette année, analyse-t-il. C’était un peu frustrant sur la première partie de l’année où je jouais plutôt bien mais j’avais toutefois du mal à enchaîner quatre bons tours tout en accrochant un top 10 ou mieux (Ndlr, pas un seul lors de ses 14 premiers départs). Et puis il y a eu le Vaudreuil… Cette 2e place m’a bien relancé. C’est ce genre de semaine qui vous donne confiance. Et j’en ai profité ensuite sur les semaines suivantes… »

« C’est un circuit qui est dur aussi bien physiquement que mentalement. Pour moi, il y a une bonne partie des joueurs qui ont la capacité de jouer sur le DP World Tour… »

« J’ai bien joué au golf cette année, poursuit-il. Dans tous les secteurs, c’était super. J’ai passé beaucoup de cuts mais j’aurais préféré faire un peu plus de top 10 et gagner un tournoi. J’ai tenté et à la fin de l’année, c’est passé. C’est le principal. Le Challenge Tour est de plus en plus fort. C’est un Tour spécial car on n’a quasiment pas de pause. On en a eu une en début d’année mais à partir de fin mai jusqu’à maintenant, début novembre, on n’a pas breaké. Il y a énormément de bons joueurs. C’est un circuit qui est dur aussi bien physiquement que mentalement. Pour moi, il y a une bonne partie des joueurs qui ont la capacité de jouer sur le DP World Tour… »

 

En possession d’une catégorie 14, le golfeur français âgé de 28 ans va pouvoir s’engager sur un grand nombre de tournois de l’élite européenne, même si à l’heure où nous écrivons ces lignes son calendrier global n’a pas encore été établi. Sa 11e place à la Road ne devrait ainsi pas être suffisante pour s’élancer sur les deux premiers Rolex Series prévus dans les Emirats entre le 19 et le 29 janvier (Abu Dhabi HSBC Championship et Dubaï Desert Classic).

Le risque de ne pas jouer en janvier

« Finir dans le top 5 était très important à ce niveau, déplore-t-il. Si ça ne passe pas, je profiterai du mois de janvier pour aller m’entraîner au Maroc avec Benoit (Willemart). Soit j’irai peut-être à Dubaï en amont car après les deux Rolex, on joue à Ras Al Khaimah (2-5 février). Ou soit je ferai les deux… »

 

123e de la Race en 2020 puis 169e en 2021, Robin Sciot-Siegrist entend évidemment placer le curseur un peu plus haut en 2023. Conserver la carte sera bien sûr l’élément moteur mais ses expériences passées du plus haut niveau doivent aussi lui permettre de voir plus loin.

 

« Il y a des compartiments de jeu où il faut que je sois meilleur pour perdurer au sein de l’élite, affirme-t-il. C’est pour cela que je me remets au boulot dès ce mercredi. Quand je suis arrivé sur le Tour européen la première fois, on jouait avec des garçons qu’on avait l’habitude de voir à la télévision. C’était hyper impressionnant. De temps en temps, j’ai peut-être eu un peu trop les étoiles dans les yeux. Là, j’essaie de me dire maintenant que j’ai ma place sur le DP World Tour et que je peux faire de bonnes choses… »

« J’ai 28 ans. Je ne sais pas si dans le golf on arrive un jour à maturité mais je commence néanmoins à apprendre de mes erreurs. J’ai un petit peu plus d’expérience désormais… »

Ces dix places « offertes » aux meilleurs du ranking européen en fin de saison 2023 pour évoluer sur le PGA Tour sont, à ce titre, clairement motivantes. Mais il n’en fait pas non plus une fixation.

 

« J’y pense sans y penser, conclut-il. C’est vrai que c’est une très belle carotte. C’est génial d’avoir mis ça en place. Les tournois co-sanctionnés avec le PGA Tour, jouer aux USA… C’est excitant. Je ne sais pas encore comment je vais m’organiser mais si j’ai l’opportunité, je le ferai. Après, jouer sur le PGA Tour, franchement, je ne me suis jamais posé la question. Je ne suis pas quelqu’un qui se fixe des objectifs à très long terme. J’essaie de faire étape par étape. Là, voilà, je suis monté. J’ai la carte pour 2023. Gagner un tournoi serait la suite logique… Mais pour le reste… J’ai 28 ans. Je ne sais pas si dans le golf on arrive un jour à maturité mais je commence néanmoins à apprendre de mes erreurs. J’ai un petit peu plus d’expérience désormais… »