Le Charentais a décroché sa première victoire sur le Challenge Tour fin mars, à l’entame de sa cinquième année sur la deuxième division européenne. De quoi se placer mieux que jamais dans la perspective d’une montée sur le DP World Tour.

Ugo Coussaud peut sourire : grâce à sa première victoire sur le Challenge Tour, il a pris la tête de la Road to Mallorca. © Luke Walker / Getty Images - AFP

Sans doute la joie la plus parlante était-elle celle de ses congénères. Quelques minutes après avoir remporté The Challenge by KGA, le 31 mars dernier, Ugo Coussaud ramassait une douche de champagne aussi méritée et patiemment attendue que sa victoire. Dans le rôle des arroseurs, ses compagnons de route du Challenge Tour, les Robin Roussel, Benjamin Hébert, Jean Bekirian et autres Mathieu Decottignies-Lafon, pour ne citer qu’eux. « Ils ont failli me faire pleurer », glisse l’arrosé.

Les Français n’ont fait que voir ce que tous les autres avaient vu : à force de tourner autour, Ugo Coussaud allait fatalement, un jour, en mettre une au fond. Et les circonstances allaient décider du moment. En l’occurrence, lors de la seconde étape indienne de la deuxième division européenne, l’Angoumoisin a pu compter sur un peu d’aide du Néerlandais Lars van Meijel, leader après trois tours, mais défaillant lors du quatrième. Encore fallait-il être le premier sur le quai pour prendre le train en route, et pour cela, une carte sans faute de 67 (-5) avec des birdies décisifs au 16 et au 17 s’est avérée d’une très bonne aide.

« Si je devais comparer à la semaine où j’ai perdu en playoff (au D+D Real Czech Challenge de juin 2022, NDLR), je dirais que j’ai moins bien joué lors de ma victoire, avoue-t-il. Mais voilà, ça a été mon tour. » À en croire les chiffres, effectivement, le voir triompher ne donne vraiment pas envie de crier à la fraude. Ugo Coussaud en était déjà à trois places de deuxième en carrière sur le Challenge Tour, dont une en début d’année, lors du Bain’s Whisky Cape Town Open. Cette saison, justement, avant d’entamer The Challenge by KGA, il en était déjà à deux tops 10, et une 21e place, quelques jours auparavant, comme pire résultat. « Je sens que j’ai vraiment une très bonne régularité, surtout au grand jeu, analyse-t-il. Et clairement, sans driving, tu ne peux pas jouer au golf. Sauf si c’est pour faire des 40e places, mais ça, ça ne suffit pas. »

Car la quête de la première victoire a beau être close, la quête principale reste ouverte : celle de la montée sur le DP World Tour en fin de saison. En prenant les commandes de la Road to Mallorca, alors que le Challenge Tour en a terminé des tournois en cosanction avec d’autres circuits, Ugo Coussaud s’est placé favorablement pour faire partie des vingt promus de la fin de saison. Mais il reste du travail. « Je ne suis pas loin de monter, mais il reste encore un petit coup de collier à mettre, admet-il. J’ai vraiment envie de continuer sur cette lancée. Mais au moins, ça me détend sur mon planning. »

21e

LE PIRE RÉSULTAT DE LA SAISON JUSQU'À MAINTENANT SUR LE CHALLENGE TOUR POUR UGO COUSSAUD, QUI COMPTE PAR AILLEURS UNE 6E PLACE, UNE 2E PLACE, ET DONC UNE VICTOIRE.

L’an dernier, en effet, le joueur de l’Hirondelle, moins fringant en début de saison mais revenu en forme au printemps lors du retour en Europe, avait couru après la perspective de la montée, mais parfois en frôlant la perte d’haleine. « Il me fallait beaucoup de points, et je me suis projeté un peu trop, ça m’a un peu mangé, confie-t-il. Mais cette année, avec cette victoire, je ne suis pas du tout dans le même état d’esprit. » Il compte bien, en effet, privilégier un bon état de forme en fin de saison, en prenant çà et là quelques semaines de pause, plutôt que de jouer trop de tournois à la suite.

Si la montée fait encore partie des choses à valider, ce n’est pas le cas du travail technique effectué cet hiver par Ugo Coussaud en compagnie de Robin Cocq, sous le patronage d’Olivier Léglise. Terminée, l’idée de cette pause marquée après quelques centimètres de backswing. Désormais, la priorité est donnée à ce qui laisse le moins d’occasions au cerveau de se transformer en sac de nœuds. D’où une mécanique plus fluide, plus instinctive. « Ça fait mieux bouger mon corps, je développe plus de vitesse, c’est plus intuitif, mon cerveau a moins le temps de se poser des questions et d’émettre des doutes, constate-t-il. Pour moi, c’est plus facile, et la victoire montre clairement que c’était la bonne voie à suivre. »

3e au Médoc

Le cerveau va bien, et a priori l’estomac aussi, en tout cas pour ce qui est de digérer ce premier succès sur la deuxième division européenne. Ugo Coussaud n’a pas vraiment eu le temps de se reposer sur ses lauriers, avec une participation au Championnat de France professionnel MCA la semaine passée au Médoc (3e place, à deux coups du vainqueur), et un départ dans une petite dizaine de jours pour Abou Dhabi, hôte des deux prochaines étapes du Challenge Tour. Avec, pour lui, une envie : « Faire ce que je sais faire de bien dans mon golf en ce moment. » Tout simplement.