En difficulté à la Race to Dubai (124e), Tom Vaillant demeure plutôt confiant alors que s’enchaînent depuis son retour à la compétition à la mi-août des tournois à haute intensité.

Tom Vaillant ne va manquer aucun tournoi jusqu'en Corée du Sud le 23 octobre. © Eakin Howard / Getty Images - AFP

Ne vous fiez pas aux apparences : malgré une 124e place peu confortable à la Race to Dubai au moment de s’élancer ce jeudi à Wentworth (Angleterre) au BMW PGA Championship, Tom Vaillant est sur une pente ascendante. L’Azuréen demeure en effet sur trois cuts franchis d’affilée avec notamment une 17e place obtenue le 31 août en Suisse à l’Omega European Masters. Son tout premier top 20 de la saison !

Cette embellie - il a aussi terminé 24e au British Masters une semaine plus tôt - est la résultante du mois de break qu’il s’est offert à l’issue d’une très frustrante 41e place au Barracuda Championship, en Californie, sur le tracé du Tahoe Mt. Club. Après trois tours, il pointait en effet encore en 4e position avant de poster un rédhibitoire 77 le dimanche…

« Pour moi, cette pause était nécessaire, souffle-t-il. Le dernier tournoi aux États-Unis a été très long à digérer. J’avais besoin de me reposer pour pouvoir accepter ce qui s’était passé là-bas, comprendre et ensuite pouvoir bosser avec mon staff pour être fin prêt pour cette rentrée au British Masters. »

« Durant cette période de break, j’ai mis les clubs de côté pendant une semaine, poursuit-il. La semaine suivante, j’ai rejoué en mode détente avec mes potes, pour retrouver le plaisir, m’amuser sur un parcours, ne rien prendre au sérieux… Et puis ensuite, j’ai repris l’entraînement, d’abord avec David Baudrier (une semaine complète tous les jours à travailler) et enfin avec Jean-François Lucquin, mon coach, avant de repartir en tournoi. »

Ces « vacances » loin du tumulte du Tour européen lui a donc fait du bien. Beaucoup de bien même. Tom Vaillant, qui fêtera ses 24 ans le 14 décembre prochain, est ainsi fin prêt pour ces tournois « ultra importants » du Back 9, cet enchaînement de rendez-vous XXL avec très souvent des champs relevés où l’on y croise à cadence répétée les meilleurs joueurs de la planète. Ce sera notamment le cas entre jeudi et dimanche dans la banlieue ouest de Londres, à Wentworth, pour le troisième Rolex Series de la saison 2024-25 du DP World Tour avec la présence de onze des douze joueurs européens retenus pour la prochaine Ryder Cup.

 « Depuis le début de l’année, je n’ai en tête que la période du Back 9 puisque les points sont pratiquement doublés, explique le double vainqueur sur l’Alps Tour en 2022. C’est là que tout se joue. C'est aussi un enchaînement de très beaux tournois et c’est là que l’on prend le plus de plaisir. J’avais donc à cœur d’arriver prêt pour cette échéance. »

 « Ce retour est plutôt très bon, d’ailleurs, renchérit-il. Je joue très bien. On a très bien bossé avec mon staff. On a remis un peu les choses à plat car c’était devenu nécessaire. J’ai toqué un peu à la porte aux États-Unis, même si le revers a été dur. Le bon côté de la chose, c’est que dans une période où je ne jouais pas très bien, je savais que je pouvais me mêler à la victoire sur un tournoi co-sanctionné par le PGA Tour. C’était super agréable. Et puis dès le début du Back 9 (le 21 août), Jeff a pu m’accompagner sur les tournois. J’essaie de surfer sur cette vague de confiance du jeu, sûr de mes forces et conscient de bien me sentir. Jeff était avec moi en début de semaine au British Masters, et toute la semaine en Suisse. Il n’était pas là en Irlande mais il est avec moi à Wentworth. Ce sera aussi le cas pour l’Open de France. Être encadré par Jeff en tournoi, ça m’aide beaucoup. »

Son ami d’enfance sur le sac

Si aucun changement au sein de son staff technique n’est intervenu malgré une saison pour l’instant bien plus compliquée que la précédente, Tom Vaillant a tout de même effectué un ajustement loin d’être anodin au sein de sa garde rapprochée. Il s’est ainsi séparé de son caddie, Yann Vandaele. C’est son ami d’enfance, Adrien Montarant, qui assure désormais le rôle de copilote.

« On a arrêté juste après les États-Unis, au milieu de mon mois de break, précise le 372e joueur mondial. Je l’ai appelé. Je lui ai dit que j’avais du mal à trouver de la légèreté sur le parcours. Je prenais tout dans le dur, sans trop de plaisir. C’était compliqué. J’étais très dur avec moi-même. Je lui ai dit que je n’avais vraiment rien à lui reprocher, qu’il a bien des fois été plus professionnel que moi, mais j’avais besoin de prendre un peu plus de légèreté sur le parcours, de rire un petit peu plus. J’ai donc pris mon meilleur pote pour la fin de saison. Adrien, je le connais depuis tout gamin. Depuis le baby-golf à Saint-Donat. Il m’a déjà caddeyé en Inde et à Singapour. Et à la finale de l’Alps Tour aussi. Ce n’était pas un inconnu pour moi. Cela se passe très bien. »

Cette année, il y a eu toujours un mauvais tour. Mes bonnes semaines n’ont pas été concluantes en termes de bons résultats.

Tom Vaillant compte bien évidemment sur le soutien de son ami pour s’extraire de cette zone dangereuse, celle au-delà du top 113 actuel de la Race qui ne lui assure plus pour l’instant un droit de jeu plein pour l’exercice 2025-26. Il n’accuse néanmoins que 17,44 points sur cette même 113e place occupée pour le moment par David Ravetto.

 « Pour être franc, je ne regarde pas ces classements, souligne-t-il doucement. J’ai supprimé l’application dans le courant de l’année. Les projections après un, deux voire trois tours, ça me prenait trop la tête. La seule chose que je regarde, ce sont les statistiques du DPWT. Et je vois, à part les greens pris en régulation où je suis 118e, que je suis partout ailleurs dans le top 80 ou 70. Cela veut juste dire que ce que je produis est très bon. »

« Alors c’est vrai aussi que je ne m’attendais pas à une saison comme ça, reprend-il tout de suite. C’est très loin de mes objectifs. Mais après, j’essaie de regarder un peu le positif. Il y a beaucoup de cuts franchis (13 sur 20). La seule différence avec l’an passé, c’est que mes bonnes semaines n’ont pas été excellentes comme elles ont pu l’être l’année dernière (Ndlr, deux 7es places dont une à l'Alfred Dunhill Links Championship, l’autre au Japon). Cette année, il y a eu toujours un mauvais tour. Mes bonnes semaines n’ont pas été concluantes en termes de bons résultats. Et puis j’ai aussi raté plusieurs cuts d’un coup seulement… Quatre ou cinq fois comme ça… C’est frustrant mais, je le répète, je vois que depuis le début du Back 9, je joue très bien et c’est la seule chose que je retiens. Si je suis performant maintenant, tout sera balayé et je passerai à autre chose. »

Depuis la reprise du Back 9, j’ai dû prendre plus de 30 places. Cela fait dix places par tournoi. Si on continue dans cet état d’esprit là, ça devrait le faire.

C’est pour cela qu’il s’est lancé le défi de jouer tous les tournois encore au programme de la saison régulière. À savoir six, en comptant celui de cette semaine à Wentworth. Un sacré challenge, il est vrai, avec notamment deux longs déplacements en Inde puis en Corée du Sud au mois d’octobre. Mais peut-il en être différemment ?

« Oui, je vais tous les jouer, confirme-t-il. C’est aussi pour ça que j’ai fait un break d’un mois cet été. Je savais que j’allais jouer neuf tournois en dix semaines, sans compter les Play-Offs (en novembre). C’est beaucoup, c’est vrai. Je savais que j’allais beaucoup jouer, dans des tournois à haute intensité, dans des champs beaucoup plus forts… J’avais donc besoin d’arriver en forme pour ces échéances. »

« Je sais que je vais avoir besoin de bonnes performances, ajoute-t-il. Tous les jours, j’essaie de travailler dur pour passer cet écueil. Depuis la reprise du Back 9, j’ai dû prendre plus de 30 places. Cela fait dix places par tournoi. Si on continue dans cet état d’esprit là, ça devrait le faire. Avec un Rolex Series (Wentworth) et l’Open de France, sur un parcours que j’affectionne particulièrement. Il y a de belles échéance, à moi d’en profiter. »

Les Play-Offs dans les Émirats en ligne de mire

D’un tempérament plutôt optimiste, il n’écarte même pas le fait de participer aux Play-Offs au début du mois de novembre aux Émirats arabes unis, d’abord à Abu Dhabi puis à Dubaï où seuls les 70 puis les 50 premiers de la Race seront conviés.

« Oui, j’y pense, conclut-il. J’essaie de me montrer à moi-même que je suis capable de réaliser de très bonnes performances. Cela reste dans un coin de ma tête, c’est sûr. Tout peut aller très vite. L’an passé, en arrivant à Madrid (Open d’Espagne), j’étais 120e du ranking. Après Madrid et le Dunhill, j’étais 85e. En deux semaines, je suis passé d’être hors carte à être tout près des Play-Offs. Cela montre que tout peut aller très vite. Avec la forme que j’ai montré ces dernières semaines, il faut continuer à faire ce que je fais, et tout ira très bien. »