Champion de France amateur 2025, mais surtout licencié au Golf de Saint-Nom-la-Bretèche, Aaron Van Hauwe participe cette semaine à son premier tournoi du DP World Tour. En compagnie de sa petite famille, au palmarès golfique déjà fourni, et devant sa grande famille, celle de Saint-Nom.

LHE_8456_edited.jpg
Sur un score de 76 (+5) mais avec des souvenirs plein la tête, Aaron Van Hauwe a honoré son premier tour en carrière sur le DP World Tour, ce jeudi. © Lucas Hélin / ffgolf

Souriant. À l’aise. Disposé à quelques échanges avec son caddie et oncle, Maxime Van Hauwe, ainsi qu’à quelques blagues avec son coach Arnaud Verhaeghe. « Il me fait souvent des blagues », confie Aaron Van Hauwe. En ce jeudi midi, sur le départ du trou n° 10, l’ambiance est détendue extérieurement, et pas loin du même état intérieurement. Le joueur amateur de 17 ans, licencié à Saint-Nom-la-Bretèche, vit pourtant un moment marquant de sa jeune carrière. Il s’apprête à prendre le départ du FedEx Open de France, sa première apparition sur le DP World Tour. Tout cela devant son public. Sur son parcours. Dans son jardin, en somme.

Si Aaron Van Hauwe dispute cette semaine le plus ancien open d’Europe continentale, ce n’est pas par le bénéfice de son appartenance au club hôte. En remportant le Trophée Jacques Léglise au printemps, et en devenant donc champion de France amateur Messieurs, il a gagné sa place au milieu des Adrien Saddier, Martin Couvra et autres Matthieu Pavon. Mais il a donc donné l’occasion aux membres de Saint-Nom-la-Bretèche, naturellement nombreux à suivre sa partie, de voir évoluer le gars du club. « J’étais super content, livrait-il à l’issue de sa partie. Il y avait du public qui était là pour moi, il y avait ma famille en plus, jouer devant eux, c’est top. »

Celui qui vient de débuter un cursus à l’Université du Nevada de Las Vegas (UNLV) est au début de ce qu’il espère être sa saga. Mais dans le même temps, il perpétue un héritage familial, particulièrement visible ce jeudi, à la fois sur le parcours et sur ses abords. Fils de Julien Van Hauwe, ancien joueur du Tour européen, Aaron était donc caddeyé par le frère de Julien, Maxime, tandis que le troisième frère, Mathieu, en plus de garder un œil attentif au neveu, était sur le sac de Julien Quesne, lui aussi engagé cette semaine dans son open national. Lequel Julien Quesne, pour l’anecdote, avait disputé le Trophée Gounouilhou (le Championnat de France amateur par équipes Messieurs de première division), au tournant du siècle, avec Julien Van Hauwe sous les couleurs du Golf de Touraine.

Et la bobine n’est pas épuisée. Car avant d’être professionnel, Julien Van Hauwe, en 2000 à Saint-Germain, avait remporté, lui aussi, le Trophée Jacques Léglise. Son adversaire en finale se nommait alors Charles-Henri Quélin, qui n’est autre qu’un membre éminent du Golf de Saint-Nom-la-Bretèche, et qui avait connu une exéprience similaire de jouer sur le circuit européen devant son public, à l’occasion d’un Trophée Lancôme. Et où était ledit Charles-Henri Quélin, jeudi après-midi ? Au bord du parcours pour voir évoluer Aaron Van Hauwe, naturellement.

« De le voir jouer ici, ça me rappelle des souvenirs, confirme le champion de France de paragolf en titre. Je sais que quand j’avais joué le Trophée Lancôme, paradoxalement, je ne me sentais pas dans mon monde, un peu comme un intrus. Pour Aaron, c’est complètement mérité qu’il puisse jouer cette semaine. C’est un super joueur. »

LHE_8455_edited.jpg
Le public a suivi avec attention la partie d'Aaron Van Hauwe, ce jeudi. © Lucas Hélin / ffgolf

Aaron Van Hauwe n’a pas porté les couleurs de Saint-Nom-la-Bretèche de tout temps. Dans sa jeunesse, sa licence affichait le nom de La Gloriette, un golf urbain situé à Tours, où sa famille est basée. Mais depuis l’âge de 12 ans, il arbore donc les couleurs du golf situé dans les Yvelines. « C’est un gamin qui a toujours joué le jeu, appuie Charles-Henri Quélin. Il est toujours venu le plus possible, les week-ends, pour jouer avec Saint-Nom-la-Bretèche. Il est arrivé à 12 ans, mais aujourd’hui, c’est un enfant du club. »

Un attachement que les membres lui ont bien rendu, hier sur le terrain. « J’ai vu les membres qui étaient là, que je connais très bien, confirme le champion de France amateur 2025. J’ai fait quelques bons coups, donc j’espère que je les ai fait rêver un peu. » Il va tout de même falloir à Aaron Van Hauwe une très bonne deuxième journée pour voir l’aventure se poursuivre sur quatre tours. Sur un parcours en configuration plus dure que ce qu’il a pu connaître (fairways plus étroits et roughs plus épais), il a signé une carte de 76 (+5). « Demain (vendredi), il faudra que je joue un peu plus relâché, souligne-t-il. Là, j’étais quand même un peu tendu. »

Dans cette optique, la présence de son oncle Maxime Van Hauwe sur son sac aura son rôle à jouer. Les deux avaient déjà fait équipe cet été, lors de la Biarritz Cup. Peu à peu, ils sont pris des automatismes. « Aaron, il n’aime pas du tout être caddeyé, glisse en souriant celui qui, lui aussi, a été pro de circuit. Donc j’essaie de rester à ma place, de ne pas trop intervenir. Il ne faut pas qu’il soit déçu de ce qu’il a fait aujourd’hui (jeudi), il s’est bien comporté. Ce n’est pas facile, il a tellement envie de bien faire. Il est très sérieux, c’est un bosseur. » Un bosseur qui a donc, sans doute, encore du travail devant lui. Mais tout le temps, le talent et l’environnement pour l’effectuer, aussi.