Après deux apparitions sur le Ladies European Tour entre la mi-février et la mi-mars, Pauline Roussin-Bouchard va lancer à la fin du mois sa deuxième saison sur le LPGA Tour. Plus déterminée que jamais.

La rentrée du LPGA Tour approche pour Pauline Roussin-Bouchard... © Stuart Franklin / Getty Images Europe - AFP

Pauline Roussin-Bouchard est dans les starting-blocks. Prête à bondir. Certes, la Française installée à West Palm Beach (Floride) a repris la compétition le 16 février sur le Ladies European Tour, au Saudi Ladies International. Elle sera aussi la semaine prochaine à Singapour pour le premier des cinq Aramco Series (16-18 mars) au calendrier du LET 2023. Mais le grand rendez-vous s’effectuera le 23 mars, en Arizona, au LPGA Drive On Championship, pour le lancement de sa saison sur le LPGA Tour. Son circuit de prédilection.

« Je vais jouer trois tournois des Aramco Team Series, celui de Singapour, celui de Floride (19-21 mai) puis celui de Londres (14-16 juin) mais je n’en ai pas prévu d’autres sur le LET, précise l’ancienne n°1 mondiale amateur en janvier 2020. Le Lacoste Ladies Open de France (28-30 septembre) ? Je ne pense pas y être. Le programme du LPGA est copieux. Cela ne me laisse pas la place pour vraiment autre chose. »

La pensionnaire du Team St Laurent cher à Maxime Demory n’a plus pris le départ d’un tournoi estampillé LPGA depuis le 11 novembre et une 17e place finale au Pelican Women’s Championship. 69e de la Race 2022, elle a depuis beaucoup travaillé, fait aussi beaucoup de sport et s’est permis de poser les clubs pendant un petit mois avant une reprise studieuse dans les derniers jours de décembre.

« On a fait des réglages cet hiver qui devraient porter leur fruit sur des qualités de frappes de balles avec les fers, souligne Alain Alberti, son coach depuis dix ans maintenant. Elle a aussi bien avancé avec Brad (Faxon) sur le putting… Cette année, elle doit améliorer, je pense, son ranking à la Race, l’objectif est à minima d’aller à la finale en Floride (16-19 décembre). Elle n’était pas loin en 2022. »

Le but est évidemment de conserver ma carte. Je vais aussi placer le curseur un peu plus haut en termes de régularité.

Cette deuxième saison sur le plus relevé des circuits professionnels féminins est évidemment très importante pour la jeune golfeuse tricolore. Celle-ci doit être l’année de la confirmation, en visant des objectifs un peu plus ambitieux. En 2022, elle avait terminé à deux reprises dans un top 10.

« Le but est évidemment de conserver ma carte, prévient-elle. Je vais aussi placer le curseur un peu plus haut en termes de régularité. Plus que de viser à tout prix un top 5… Je vais privilégier les objectifs de moyens et d’organisations… Les rankings ne sont que des conséquences de tout cela. Idem pour le classement mondial. D’ailleurs, je ne les consulte pas. J’ai été moi-même étonnée d’être entrée dans le top 100. Le pire piège dans lequel on puisse tomber, c’est de penser ranking ou résultat pur… »

« L’an passé, elle n’a jamais été en vrai danger, ajoute Alain Alberti, qui sera avec sa protégée à Singapour dans quelques jours. Elle a connu un petit passage un peu difficile mais rien d’anormal dans une saison. Ce qui est positif, c’est que depuis la fin de la saison dernière, elle a enchainé trois-quatre top 20 à la suite. Donner des objectifs de résultats, c’est difficile car cela ne dépend pas seulement que de vous. En tout cas, ce n’est plus une année de rookie. Elle sait où elle met les pieds, elle connait les parcours pour la plupart, elle connait la concurrence, elle connait le niveau d’exigence… »

Entre Singapour sur le LET et le JM Eagle LA Championship, nouvelle étape du LPGA à 3 millions de dollars de dotation programmée le 27 avril à Los Angeles, celle qui est passée pro en août 2021 ne va manquer aucun rendez-vous. Elle sera aussi au Texas le 20 avril pour le Chevron Championship (ex-ANA Inspiration), l’un des trois tournois Majeurs (avec le KPMG Women’s PGA Championship et l’Amundi Evian Championship) qu’elle est d’ores et déjà assurée de disputer. Pour l’US Open et le British, il faudra soit compter sur le ranking mondial, soit passer par des qualifications. Elle pourra également s’appuyer sur un nouveau caddie, l’Anglais Chris Edwards, qui a collaboré avec notamment Emily Kristine Pedersen, Charlotte Thomas, Nicole Broch Larsen, Linnea Ström ou encore Marina Alex….

La Solheim Cup en septembre en Andalousie ?

« J’ai dû changer de caddie lors du dernier tour en Arabie saoudite, en raison d’un petit souci logistique, explique-t-elle. Il était dispo. Et cela s’est super bien passé. Du coup, on continue. J’ai hâte de voir comme ça va se traduire sur tout un tournoi. On commence en Arizona à la fin du mois de mars. »

Il y a aussi cette éventuelle « qualification » pour la prochaine Solheim Cup prévue en Espagne, à Finca Cortesin, entre le 22 et le 24 septembre. « Oui, j’y pense, confirme-t-elle. Ce n’est pas une fin en soi non plus. Si je suis focus sur ce que je dois faire au niveau du jeu, au niveau organisation, les résultats suivront et donc derrière, ça le fera. J’espère en tout cas. C’est dans un coin de ma tête. »

« La grande force de Pauline, c’est qu’elle est dure au mal, conclut Alain Alberti. Elle s’accroche, elle ne lâche rien. Elle aime ça. C’est son côté un peu boxeuse… Mais dire que son mental est son point fort dans le sens qu’elle va réussir à gérer ses émotions dans les moments les plus importants, quand tu es en position de gagner, ce n’est pas si facile… Elle a su gagner chez les amateures. Quand elle gagnait, elle survolait les tournois. A la première occasion, elle a su gagner aussi sur le LET. Sur le LPGA, elle n’a pas encore vécu ça. »

Alors qui sait ? Cette année, peut-être ?