Le rêve continue pour Matthieu Pavon, qui a signé une très belle carte de 66 (-6), ce samedi à Pebble Beach. Troisième à seulement deux coups du leader, le n° 1 français va disputer sa deuxième dernière partie consécutive sur le PGA Tour. Déjà énorme !

Matthieu Pavon, accompagné de son caddie Mark Sherwood, a tenu le rythme des ténors du PGA Tour, ce samedi. © Christian Petersen / Getty Images North America - AFP

Mais où et quand s'arrêtera Matthieu Pavon ? Le plus tard et le plus loin possible, répondra-t-on tout naturellement, fort de la certitude que le rêve américain vécu par le Bordelais ces dernières semaines a vécu une journée de plus, cette semaine sur les rivages de Pebble Beach. Un cadre où un Français évoluant parmi les meilleurs joueurs du monde tend à faire remonter quelques images de Grégory Havret à l'U.S. Open 2010.

Toujours aussi à l'aise dans son golf, toujours en donnant cette triple impression de facilité, de simplicité et de fluidité, Matthieu Pavon a sorti cette fois une carte de 66 (-6), sur l'un des parcours les plus iconiques du circuit américain. Le voilà à -15 total, seul en troisième position à deux coups du leader, et assuré, en cas de quatrième tour (lire plus loin), de figurer en dernière partie. Tout ça après avoir remporté une sensationnelle victoire, la semaine passée à Torrey Pines. Il devrait encore y avoir des dos de main pincés et des doigts mordus, au réveil, parmi les fans de golf français.

Ce samedi, la partie de Matthieu Pavon n'a connu que deux véritables accrocs, au 5 et au 8. Contraint de chiper dans des positions délicates, et malgré des putts de qualité, il a été obligé de concéder des bogeys. Mais pour le reste, le jeu a été aussi impeccable que ces dernières semaines : 13 fairways touchés sur 14, et 15 greens en régulation sur 18. Une belle efficacité sur les pars 5 (trois birdies sur quatre), et un putting limpide lui a permis de rentrer huit birdies dans sa journée.

Deux joueurs, seulement, affichent un meilleur score que le Français à l'issue des trois premiers tours. Un coup devant lui, à -16, le Suédois Ludvig Åberg est également en train de prouver, s'il en était encore besoin, que son niveau de jeu peut être celui des meilleurs du monde. Et encore un coup devant, à -17, l'Américain Wyndham Clark, putter rougeoyant au bout des bras, a signé la performance du jour, avec un impressionnant 60 (-12).

J'ai eu beaucoup de choses à m'occuper ces derniers jours. Mais le jeu est juste là, comme la semaine dernière. J'étais un peu en difficulté avec mon driver hier, mais j'ai fait une bonne session de practice, et ça a marché aujourd'hui. C'est un endroit iconique, et je suis vraiment content d'avoir ma famille à mes côtés cette semaine.

Matthieu Pavon, à l'issue de sa partie au micro de CBS

Le spectre de la météo plane sur le dernier tour

En milieu de nuit de samedi à dimanche, heure de Paris, aucune décision n'était prise par les officiels du PGA Tour. Il faudra, pour cela, attendre le petit matin californien (donc le début d'après-midi européen). Mais la conversation tournait fortement autour de la météo à l'issue du troisième tour, qui prévoit un vrai temps de chien sur la péninsule de Monterey : rafales vers les 80 km/h, et surtout des pluies pas forcément diluviennes en valeur absolue, mais qui vont tomber sur un parcours qui n'est déjà plus vraiment en état d'absorber plus d'eau. 

Tous les scénarios sont donc encore ouverts : déroulement du quatrième tour dimanche, jeu repoussé au lundi, si la météo le permet et si le parcours a bien récupéré, mais aussi, éventuellement, arrêt du tournoi après 54 trous, et donc officialisation de la victoire de Wyndham Clark. Si ce dernier scénario venait à se produire, Matthieu Pavon pourrait se consoler de n'avoir pas pu défendre ses chances de victoire, en étant propulsé n° 1 de la FedEx Cup, place qu'aucun Français n'a encore jamais occupée. Affaire à suivre.