Théo Carlotti, Adrien Montagne et Alexis Leray sont tous les trois associés chez Alvéo, entreprise produisant des outils d’entraînement au putting. Ils sont aussi joueurs cette semaine au Trophée Gounouilhou, sous différents maillots.

« Salut mon poulet, comment ça va ? » La scène d’embrassade entre Adrien Montagne et Alexis Leray, au practice des Aisses le matin de la reconnaissance de la Gounouilhou, n’a rien de rare. Dans ce Championnat de France par équipes amateur messieurs, la fraternité entre joueurs d’équipes différentes est heureusement beaucoup plus fréquente que l’indifférence et ses dérivés plus acrimonieux. Ce qui l’est moins, ce sont les retrouvailles entre collègues. Car le capitaine de l’équipe de Manville comme le joueur de Chantilly, le reste du temps, travaillent ensemble comme associés chez Alvéo. Une entreprise dont l’idée a germé dans l’esprit de Théo Carlotti… soit un autre joueur de Manville engagé dans cette Gounouilhou 2025.
Basée à côté du golf de Montpellier-Massane, Alvéo produit toute une gamme d’outils dédiés à l’entraînement au putting et au chipping. Son produit phare est la station baptisée Léon, et qui consiste en une rampe équipée d’une plaque et d’un pointeur laser, afin de progresser dans la lecture des greens. Car oui, chez Alvéo, les outils portent tous leur petit nom, inspiré de l’univers du golf bien entendu. Ainsi, les différentes box vendues par la marque portent les doux sobriquets de Tiger, Jack, Seve ou encore Rory.
Tout imprimé en 3D
Ces produits, entièrement conçus et fabriqués en France, sont tous imprimés en 3D avec l’aide d’un quatrième associé, Laurent Stipal… soit encore un joueur du Trophée Gounouilhou, sous les couleurs de Bordeaux-Lac. « J’ai joué l’avant-dernière partie avec lui il y a deux ans lors du Grand Prix de Manville, raconte Adrien Montagne. Je lui ai parlé du projet, et il est entré dedans. »
Originellement, l’idée de la création d’Alvéo a germé dans l’esprit de Théo Carlotti. Cet ancien joueur du Pôle espoirs de Montpellier, de 2014 à 2016, a cultivé à la fois le goût du golf et celui d’entreprendre. Le concept d’une marque d’outils d’aide à l’entraînement était déjà la matrice de son projet de fin d’année d’études de marketing. « La création d’Alvéo est née du désir d’entreprendre, et aussi du covid, narre-t-il. Je voulais créer une solution française dans ce secteur, pour qu’on arrête de devoir toujours acheter chez les Américains. Par ailleurs, la pandémie a bloqué tous les approvisionnements avec la Chine, donc on s’est dit qu’il fallait tout faire en France pour éviter les problèmes. »
Bloqué, Théo Carlotti l’était également, confiné sur les rives du golf de Doral, en Floride, avec son compère de l’équipe de Manville Adrien Montagne. Également animé par le désir d’entreprendre dans le domaine du golf, ce dernier a embarqué dans l’aventure Alvéo dès la création formelle de la structure, le 1er avril 2023. Le nom comme le logo, qui sentent bon l’océan Pacifique, faisant référence aux origines polynésiennes de Théo Carlotti.

Environ 18 mois plus tard, les deux joueurs du golf situé près des Baux-de-Provence ont reçu le renfort d’Alexis Leray. Encore une fois, les trois hommes se connaissaient par le biais du golf, notamment en disputant les mêmes tournois amateurs. « Je travaillais chez Thalès, et je m’ennuyais terriblement », livre le troisième arrivant (il a employé une formule plus triviale, NDLR). Le joueur de Chantilly, à qui Théo Carlotti et Adrien Montagne parlaient de leur aventure depuis déjà plusieurs mois, a commencé à prendre en charge des dossiers en octobre dernier. Avant de quitter définitivement son poste chez Thalès fin février 2025. « Ça ne me plaisait pas d’être enfermé dans un bureau avec assez peu d’objectifs, explique-t-il. C’était le bon moment pour changer. »
Ainsi, dans l’équipe d’Alvéo, chacun a trouvé son rôle : Théo Carlotti pour la création et les idées, Adrien Montagne pour le relationnel, et Alexis Leray pour la structuration et l’imagerie. Sans oublier Rafael Martinez, le cinquième larron de l’aventure, et finalement le seul à ne pas jouer la Gounouilhou cette semaine… pour la bonne raison qu’il n’est pas golfeur. « Mais il s’est mis à putter et il est devenu putteur, rigole Adrien Montagne à propos du chargé de la modélisation. Il a très bien compris la vision du golf, c’est un peu notre mentor. »
Reste donc que, cette semaine, quatre des cinq piliers d’Alvéo ferraillent lors du Trophée Gounouilhou, sous quatre maillots différents. Ce qui ne pose pas le moindre problème ni aux un ni aux autres. « Déjà, quand on joue des parties ensemble, on le fait à chaque fois en ayant envie de battre notre meilleur copain, sourit Alexis Leray. Donc aujourd’hui, on va tous se battre pour nos clubs, mais tout se fera dans le plus grand respect. » Et en essayant de faire gagner Alvéo.