Qualifié la semaine passée pour le Stage II des Cartes du PGA Tour, Bastien Amat sera aussi au PQ2 des Cartes européennes à partir du 30 octobre, en Espagne. L’ancien joueur amateur veut ainsi mettre toutes les chances de son côté et oublier très vite une saison galère sur le Tour européen.

Et soudain, l’éclaircie ! Dans le dur depuis un an, depuis la validation en novembre 2024 de sa carte sur le DP World Tour à l’issue des PQ3 en Espagne, à Tarragone, Bastien Amat galère au plus haut niveau. En possession d’une catégorie 18 sur la première division, il n’a depuis franchi que deux cuts en treize tournois joués. Et à peine un peu plus sur l’HotelPlanner Tour (5 sur 14) quand il lui était impossible pour lui d’entrer dans le champ à l’étage supérieur, faute d’une catégorie suffisante.
Alors, quand il est parvenu, la semaine passée au Texas, à finir 8e du First Stage des Cartes du PGA Tour, du côté du Rockwall Golf & Athletic Club, à Dallas, se qualifiant du même coup pour la 2e étape programmée du 2 au 5 décembre sur cinq sites disséminés aux quatre coins des Etats-Unis, le jeune golfeur français âgé de 23 ans a accueilli cette « performance » comme une véritable délivrance.
« Ce fut une de mes meilleures semaines de l’année, ne serait-ce qu’en termes de confiance, résume le principal intéressé à l’autre bout du fil. Sans parler du jeu pur, aussi. Et tant pis si j’ai fini à 13 coups du vainqueur… Il faut dire que j’ai un peu galéré avec mes résultats cette année. »
236e de la Race to Dubai, 155e de la Road to Mallorca, l’horizon s’est clairement obscurci pour l’ancien étudiant à la fac du Nouveau-Mexique (la même que celle de Victor Perez). Pour s’en sortir, il a ainsi choisi de tenter sa chance aux Cartes US. Tout en gardant un œil sur les Cartes… européennes. Il sera ainsi en Espagne dès le 30 octobre prochain, au PQ2 à Las Pinaillas, à Albacete. De toute évidence, Bastien Amat entend mettre toutes les chances de son côté. Quel que soit le côté de l’Atlantique où il se trouve.
« Le bilan de cette saison 2024-25 est évidemment très frustrant, souffle-t-il doucement. D’autant que j’avais réalisé une super dernière année en tant qu’amateur, avant de passer pro. J’avais gagné deux fois avec ma fac, fini 3e aux Championnats du monde, en faisant 8e de finale à l’U.S. Open amateur, tout ça après m’être qualifié en 2023 à l’U.S. Open à Los Angeles et en ayant passé un cut au Barracuda Championship, sur le PGA Tour. Oui, on s’attend donc à mieux jouer que ça… 7 cuts en 27 tournois, même dans mes pires rêves, je n’aurais jamais pu l’imaginer. Mais le golf est un sport cruel, qui ne pardonne pas les erreurs. »
« Il y a eu pas mal de changements durant cette saison, enchaîne-t-il. Je n'étais plus encadré comme c’était le cas avec l’équipe de la fac. Je me suis retrouvé parfois en tournoi pendant huit à neuf semaines dans des endroits différents. Et ça a été perturbant. La technique n’a jamais été un problème cette année (Ndlr, il est coaché par son père, David). Et puis j’ai eu des soucis de clubs, je n’aurais pas dû changer deux-trois choses à ce niveau-là. Mais le problème n°1, il est plutôt d’ordre mental. On perd confiance quand on n’arrive pas à faire des résultats. On est loin aux points, on sent qu’on va perdre sa carte… L’an prochain, si je la décroche de nouveau, je saurai à quoi m’attendre. Tout sera différent. »
« Je me sens prêt »
À la croisée des chemins, alors que les prochaines semaines vont être capitales pour la suite de sa jeune carrière professionnelle, Bastien Amat n’exclut donc aucune option. « Si les choses se goupillent bien cette année, je ferai peut-être l’effort de rester aux Etats-Unis avec l’espoir d’évoluer en 2026, soit sur le PGA Tour, soit sur le Korn Ferry Tour, souligne-t-il. Maintenant, si j’ai le choix entre le DP World Tour et le Korn Ferry Tour, je choisirai la première alternative. En jouant un maximum de tournois sur le DP World Tour et en allant sur le Korn Ferry Tour quand je n’entre pas dans le champ sur le Tour européen. On va bien voir comment ça va se finir tout ça. »
Pour espérer évoluer sur le PGA Tour, il lui faudra se qualifier pour la finale prévue du 11 au 14 décembre à Ponte Vedra Beach (Floride). Les cinq premiers obtiendront un droit de jeu sur le plus relevé des circuits professionnels. Ceux qui finiront de la 6e à la 40e place bénéficieront d’un droit de jeu plus ou moins conditionnel sur la deuxième division américaine. Autant d’équations à plusieurs inconnues que l’ancien 16e joueur mondial amateur (en 2024) est disposé à décrypter le plus rapidement possible.
« Je me sens prêt, conclut-il. Je connais un peu mieux le système maintenant. Cette année, je me suis beaucoup dispersé, j’ai joué tout ce que je pouvais jouer. Pour 2025-26, je donnerai la priorité au DP World Tour tout en gardant un œil sur le Challenge Tour (désormais HotelPlanner Tour) quand cela me sera possible. Engranger des points et pourquoi pas aller à la finale à Majorque et ainsi monter sur DP via l’HotelPlanner Tour, ce qui me donnerait une catégorie bien plus forte ensuite. Après ? Me donner un maximum de chances avec dans le viseur le PGA Tour via ces 10 spots en fin de saison. J’ai appris cette année que tout peut arriver très vite dans le golf. Là, ça n’a pas tourné en ma faveur. J’espère prouver le contraire très bientôt ! »