Arrivé cette saison du Challenge Tour, Jeong weon Ko, pas encore 25 ans, apprend vite. Malgré un jeu encore très perfectible, l’élève d’Alain Alberti vise le top 45 final de la Race.

Jeong Weon Ko va beaucoup jouer en 2023... © Stuart Franklin / Getty Images Asiapac - AFP

Il y a quelques jours seulement, au SDC Championship, Jeong weon Ko est passé tout près d’un immense exploit. Alors à -9 pour la journée sans la moindre erreur au moment d’aborder son dernier trou dans ce 2e tour à rallonge fortement perturbé par le vent, omniprésent tout au long de la semaine à Eastern Cape (Afrique du Sud), le jeune golfeur français, 25 ans le 24 avril prochain, a finalement craqué sur le par 4 du trou n° 9 du St. Francis Links. Triple bogey ! Au lieu d’occuper une position enviable au sein du top 10, à seulement cinq coups du leader avant le week-end, il s’est retrouvé au-delà de la 20e place. Malgré un très solide 66 (-6). Soit dix coups de moins que la veille.

Une irrégularité que l’élève d’Alain Alberti tente de gommer semaine après semaine. Avec plus ou moins de réussite. « Le jeudi, il y a eu beaucoup de vent, analyse-t-il doucement. J’ai eu du mal à m’adapter. C’était très bizarre comme sensation. Lors du premier et du dernier tour (ndlr, avec un 76 à chaque fois posté à l’arrivée), je ne suis pas arrivé à m’acclimater aux éléments. En plus, mon putting était à chaque fois médiocre ces jours-là, alors que c’est un secteur de jeu que je travaille beaucoup. Durant les 2e et 3e tours, au contraire, je trouvais que ma frappe de balle était très bonne, j’arrivais vraiment à ressentir les choses, je me sentais à l’aise, confiant dans ce que je faisais avec le putter. »

J’arrive à analyser mon jeu de manière de plus en plus précise. Et ça m’aide beaucoup dans ma progression. Cela me donne pas mal de confiance pour la suite…

« Le but est évidemment d’être le plus consistant possible, ajoute celui qui s’est contenté à l’arrivée d’une 32e place, à quinze longueurs du vainqueur. Je ne m’attends pas à faire des -6 ou des -9 à la pelle. Ce que je veux, c’est être le plus souvent possible autour des -3 et -4. Ce serait déjà bien. »

Débarqué cette saison du Challenge Tour grâce à une 15e place à la Road to Mallorca, le golfeur de Bussy (77) enchaîne les tournois – dix depuis le début de l’exercice 2022-23 – et les cuts franchis. Sept en tout. Il ne lui reste plus maintenant qu’à placer le curseur un peu plus haut dans un leaderboard où une seule fois seulement il est parvenu à terminer dans un top 10. C’était à Maurice le 18 décembre dernier. Un très beau top 5 (4e). À huit coups du lauréat, Antoine Rozner.

« Si je devais tirer un premier bilan ? s’interroge Jeong weon Ko. Je dirai que c’est pas mal… Dans les moments où j’ai été très bon, je n’ai pas réussi à concrétiser et dans les moments où je n’ai pas été bien, j’ai tout de même réussi à m’accrocher. Et à passer les cuts. Je trouve qu’il y a du bon, même s’il y a aussi du mauvais. C’est malgré tout assez encourageant. J’estime que je progresse bien. J’arrive à analyser mon jeu de manière de plus en plus précise. Et ça m’aide beaucoup dans ma progression. Cela me donne pas mal de confiance pour la suite… »

Encore en Afrique du Sud cette semaine (à Johannesburg pour y disputer le Jonsson Workwear Open), le Français d’origine coréenne reviendra ensuite en France pour quelques jours, histoire de souffler un peu avant de prendre part au Championnat de France professionnel au Golf du Médoc (7-9 avril). Il retrouvera aussi son coach du côté de Massane (34) « pour mettre des choses en place » avant de préparer son long périple en Extrême-Orient. Il entend en effet disputer les rendez-vous du DP World Tour au Japon puis en Corée du Sud prévus du 20 au 30 avril. « Je partirai une semaine plus tôt pour aller voir ma famille en Corée, du côté de Séoul. Je n’ai pas pu les voir depuis le Covid. J’ai hâte ! »

Vivre aux États-Unis ne me fait pas peur. C’est quelque chose que j’ai toujours visé depuis que je joue au golf. Le PGA Tour, c’est un rêve.

La suite ? Une longue série de tournois en Europe avec par-ci, par-là, quelques plages de repos. Elles seront cependant rares. « En fait, à part le BMW International Open (22-25 juin), je vais tout jouer, annonce l’actuel 77e à la Race. Je ferai l’Italie, la Belgique, le KLM Open et la Suède… Je jouerai aussi les qualifications sur 36 trous pour l’U.S. Open (le 16 mai à Walton Heath) Cela va être cool. Le jeu est là, donc faut pas s’en priver. »

« J’en profite un maximum, compte tenu que je ne rentrerai pas dans les Rolex Series, poursuit-il. Mais je trouve que le calendrier est assez bien ficelé cette année par rapport à ce qui se faisait sur le Tour auparavant. Dans le sens où il y a plein de breaks à droite et à gauche. Cela me permet de jouer beaucoup de tournois même si je sais que je ferai l’impasse sur deux ou trois d’entre eux. »

« Mon but final, c’est le top 45 de la Race, conclut-il. Une victoire ? Il ne suffit que d’une bonne semaine… Tout le monde sur le Tour est capable de gagner. Au SDC Championship, Matthew Baldwin a gagné. Il était avec moi l’an passé sur le Challenge Tour. Cela démontre qu’on a tous le niveau. Et puis il y a ces dix fameux spots promis en fin d’année pour le PGA Tour. C’est une très belle carotte. Mais sans jouer les Rolex Series, ça demeure très compliqué. Ce serait néanmoins une belle récompense. Vivre aux États-Unis ne me fait pas peur. C’est quelque chose que j’ai toujours visé depuis que je joue au golf. Le PGA Tour, c’est un rêve. Si je peux y aller, j’irai sans hésiter… »