Pour l’instant plus proche de passer par les Cartes européennes que de conserver son droit jeu sur le DP World Tour 2024, Robin Sciot-Siegrist n’a plus que trois « chances » pour sauver sa saison avant la fin du mois d'octobre.

Robin Sciot-Siegrist, un mois d'octobre capital ! © Ross Kinnaird / Getty Images Europe - AFP

Le début de semaine n’a pas été de tout repos pour Robin Sciot-Siegrist. Au chômage technique pendant 48 heures le week-end passé en Écosse en raison des pluies incessantes qui se sont abattues sur les links accueillant l’Alfred Dunhill Links Championship, le gaucher de Saint-Nom-la-Bretèche en a terminé ce lundi. Un solide 66 (-6) à Kingsbarns lui permet à l’arrivée d’accrocher la 54e place du tournoi à 5 millions de dollars de dotation.

Retardant de facto de vingt-quatre heures son voyage vers Madrid qui reçoit à partir de jeudi l’Open d’Espagne, il a posé les pieds ce mardi matin dans la capitale espagnole. « Cela va condenser forcément la préparation pour ce tournoi, explique-t-il doucement. Mais je connais le parcours (Club de Campo Villa de Madrid). Je l’ai déjà joué en 2021… » Il avait ainsi pris une 65e place avec un score final de -5, à quatorze coups du vainqueur, Rafa Cabrera-Bello, victorieux en play-off de son compatriote Adri Arnaus.

Cent quarante-huitième de la Race to Dubai au 10 octobre, il accuse très exactement 122,02 points de retard sur le 116e et dernier joueur pour l’instant « sauvé », à savoir le Belge du LIV Golf, Thomas Pieters. Robin Sciot-Siegrist a encore trois tournois de la saison régulière cochés dans son calendrier pour tenter de conserver un droit de jeu complet sur le DP World Tour 2024 : l’Open d’Espagne, l’Andalucía Masters et le Qatar Masters.

« C’est une année frustrante et difficile pour moi, reconnaît-il. Il me reste ces trois tournois. Je sais que j’ai besoin de points. Je n’ai pas grand-chose à perdre dans ma situation actuelle… Il faut que je joue bien. Je dois faire de bonne préparation, redoubler d’efforts à l’entraînement… Bosser quoi… Je ne vais pas forcément avoir plus de pression, c’est juste qu’il faut que je grappille le plus possible de points. Et on fera les comptes à la fin. »

Si on veut marquer des points, il faut faire quatre bons tours. Il n’y a pas de secret.

En vingt-six départs cette saison sur le Tour, le Français bientôt âgé de 30 ans (le 14 décembre prochain) a franchi à quatorze reprises le cut (en comptant le Dunhill Links réduit à 54 trous). Son meilleur résultat reste à ce jour une 13e place acquise le 26 mars au Jonsson Workwear Open, en Afrique du Sud. Entre le 19 février en Thaïlande et le 14 mai en Belgique, il n’a pas manqué le moindre week-end en huit tournois joués. Mais il n’a pas engrangé non plus un maximum de points pour se donner suffisamment d’air à la Race.

« Je jouais plutôt bien, je me battais, confirme-t-il. Sur le papier, ce fut une bonne période même si j’ai toujours eu du mal à m’approcher du top 10. Les cuts, c’est bien mais j’ai souvent terminé entre la 40e et la 60e place. Alors ok, c’est plus encourageant de faire les cuts plutôt que de les louper, mais au final, ça restait un peu difficile… J’ai eu quelques occasions de faire de bons résultats mais j’ai toujours eu au moins un tour compliqué. Si on veut marquer des points, il faut faire quatre bons tours. Il n’y a pas de secret. »

Globalement, j’aime bien ce que je fais sur le parcours. Il faut juste que ça paye maintenant.

Un « mal » qu’il a tenté de résoudre avecMark Walker, son coach mental d'origine anglaise basé en France. Surtout en début d’année où ce manque était clairement flagrant. « On en a souvent parlé ensemble, ajoute-t-il. On essaie d’améliorer tout ça. Plus récemment, je n’ai pas eu trop d’opportunités de me mettre proche (pour la gagne), on en parle moins par conséquent. »

Et pourtant, l’élève de Benoît Willemart estime que son jeu est plutôt bon actuellement. Il ne reste plus qu’à concrétiser cela dans les prochains jours. Mais le temps presse. La ligne d’arrivée, c’est dans trois semaines. Au Qatar… « Je me sens de mieux en mieux, souffle-t-il. Je tape quelques mauvais coups qui me coûtent un peu en termes comptables, mais j’essaie de travailler. Globalement, j’aime bien ce que je fais sur le parcours. Il faut juste que ça paye maintenant. C’est ça qui me manque cette année, et c’est ça qui fait que c’est un peu frustrant comme sensation. À moi de changer tout ça… »

Engranger 200 points d’ici fin octobre…

Cela passe obligatoirement par un résultat de référence d’ici la fin du mois d’octobre, Sous peine de repasser par la case Cartes européennes. Soit les PQ2 dès le 2 novembre sur l’un des quatre sites proposés en Espagne, Soit les PQ3 à partir du 10 novembre à Tarragone, encore en Espagne.

« Je pense que la carte va se jouer aux alentours de 450 points, analyse Robin Sciot-Siegrist en guise de conclusion. Je suis à 268 points. Il me faut donc un peu plus de 200 points. Faire un top 10, ça ne suffirait pas. Il faut que je fasse un gros coup les prochaines semaines. Des 40es places, ça ne va pas m’aider. Les Cartes ? Je ne peux pas écarter cette hypothèse. Même si l’objectif principal est de conserver ma carte. Pour l’instant, je suis dedans… Je suis même concerné par les PQ2 (Ndlr, le top 151 de la Race va pour l’instant directement au PQ3). À moi de me battre, je le répète. Y aller à fond, et on verra… »