La 51e édition du premier Majeur de la saison sur le LPGA Tour s'ouvre cette semaine sur son parcours historique du Mission Hills Country Club, près de Palm Springs dans le sud de la Californie. Un lieu mythique que le tournoi, désormais nommé Chevron Championship, visite pour la dernière fois.

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Le Dinah Shore Tournament Course accueille le tournoi pour la 51e et dernière fois... © ROBERT LABERGE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA - AFP

La nouvelle, tombée le 5 octobre l'an passé, en avait surpris plus d'un. En plus d'une dotation poussée de 3,1 à 5 millions de dollars et d'un changement de sponsor-titre loin d'être le premier pour l'ex-ColgateNabiscoKraft Nabisco et ANA Inspiration, une autre modification d'importance avait été annoncée par la LPGA, l'agence organisatrice IMG et le nouveau partenaire Chevron : « Dans cette nouvelle ère, le Chevron Championship se jouera plus tard dans le printemps et déménagera, très probablement dans les environs de Houston, à compter de 2023. » Cette édition 2022, la 51e du tournoi et la 40e en tant que Majeur, est donc la dernière à se dérouler sur l'iconique parcours Dinah Shore du Mission Hills Country Club, niché dans la vallée de Coachella tout au sud de la Californie ! Un peu comme si le Masters quittait Augusta pour aller s'installer ailleurs à l'autre bout des États-Unis... « C'est une décision que nous n'avons pas prise à la légère. Depuis que David Foster et Dinah Shore ont créé cette épreuve en 1972, elle occupe une place à part dans le cœur des joueuses et des fans du monde entier », déclarait alors Mollie Marcoux-Samman, la patronne du circuit féminin américain.

Une nouvelle dimension

Contrairement à leurs pendants masculins, dont l'identité n'a pas changé au cours des siècles, les Majeurs féminins n'en sont pas à leur premier bouleversement. Huit tournois ont, un jour ou l'autre, affiché ce statut privilégié, et pas plus tard qu'en 2013 l'Evian Championship a été élevé à ce rang, brisant ainsi la sacro-sainte quadrature du cercle en vigueur depuis 1983 (et avant cela de 1955 à 1966). Toutefois, si les amateurs d'histoire et de tradition peuvent accueillir ce changement avec une certaine réserve, l'arrivée du constructeur automobile Chevron à la place de la compagnie aérienne japonaise ANA va propulser le premier Grand Chelem de l'année dans une nouvelle dimension. Premières intéressées, les joueuses voient avant tout les bénéfices qu'elles pourront en retirer : « Forcément, c'est un peu triste de quitter Palm Springs, mais en même temps ce que Chevron fait et va faire pour le tournoi, notamment en augmentant la dotation, est incroyable. Je suis sûre qu'ils vont nous trouver un parcours à la hauteur pour la prochaine édition, et je pense qu'avec ce nouveau sponsor le tournoi est entre de très bonnes mains », nous indique Céline Boutier, qui s'apprête à disputer l'épreuve pour la cinquième fois.

Dernier bond dans le Poppie's Pond

Avant les grands changements l'an prochain, cette édition 2022 a tout de même de quoi passionner les fans – qui seront de retour le long des fairways après deux ans d'absence pour cause de pandémie. Le champ, officialisé ce dimanche soir, comprend en effet 115 joueuses dont 10 anciennes championnes, 29 gagnantes de Majeurs et 60 joueuses titrées sur le LPGA Tour ! Trois Françaises prendront jeudi le départ avec l'espoir de succéder à leur compatriote Patricia Meunier-Lebouc, sacrée en 2003 : Céline Boutier (18e mondiale), Perrine Delacour (87e) et Pauline Roussin-Bouchard (147e). Comme pour toutes les engagées, ces derniers swings à Palm Springs représenteront l'ultime chance de plonger dans le Poppie's Pond, le fameux obstacle d'eau qui borde le green du 18. « Je pense que beaucoup de filles rêvent de le faire, donc à mon avis la compétition va être encore plus rude cette année pour cette raison », sourit la n° 1 tricolore. « En tous cas, je vais vraiment tout faire pour être prête et surtout profiter au maximum de cette dernière édition à Palm Springs. »