Parmi les huit Français en lice cette semaine aux Internationaux du Portugal, Diego Lourenço aura particulièrement à cœur de briller. Pour faire honneur à ses origines lusitaniennes, poursuivre sur la lancée d'une année 2022 excellente, et se rapprocher de l'équipe de France.

Diego Lourenço, ici lors de la Mouchy à Fontainebleau au printemps 2022. © Alexis Orloff / ffgolf

« On the tee... Diego Lourenço... Fr... France ?!?! » Ce mercredi, à l'heure de donner le départ de la partie de Diego Lourenço, le starter des 93es Internationaux du Portugal marquera certainement un temps d'arrêt à la lecture de la nationalité du golfeur tricolore. Oui : Diego, tout juste 18 ans, est bien français, même si son nom comme son prénom sonnent indiscutablement lusitanien. « Je suis franco-portugais, confirme-t-il. J'ai la double nationalité puisque mon papa est né au Portugal. Il est arrivé en France quand il avait 6 ans, car ses parents ont fui la dictature qu'il y avait là-bas à l'époque. Depuis que je suis petit, je vais au Portugal tous les étés, j'ai de la famille là-bas, je parle la langue couramment, donc je suis vraiment très attaché à ce pays. Je ne vais pas être trop dépaysé cette semaine ! »

Aucune raison en effet d'être dépaysé, même s'il participe pour la première fois à un grand tournoi international à l'étranger. Cette semaine, sur un parcours de Montado qu'il a pris soin de venir reconnaître cet hiver pour préparer ces Internationaux – « j'aime bien, je le trouve assez ouvert et scorable » – Diego aura juste à reprendre les bonnes habitudes acquises l'an dernier : jouer au golf, et très bien. « Lourenço » est en effet devenu un nom fréquemment prononcé lors des remises des prix en 2022. « L'an dernier, j'ai commencé à vraiment intensifier mon entraînement pour parvenir à gagner des tournois, et ça a payé puisque j'ai remporté la Mouchy et les Grands Prix de Chiberta et de PACA », indique-t-il. Trois succès de prestige dans des épreuves Élite, auxquels il convient d'ajouter celui, plus modeste, au Grand Prix de Bourges.

De Marcilly vers Memphis

Ces succès ont surtout été décrochés à toutes les périodes de l'année (mars, mai, juillet, novembre), preuve que Diego a non seulement passé un cap en termes de niveau de jeu, mais aussi de constance. Une progression due en grande partie au travail effectué avec Roman Lissovski, qui l'entraîne au sein de son club de toujours, celui de Marcilly dans le Loiret : « Dès qu'il est arrivé au club, en 2015, ça a matché entre nous. Il m'a toujours fait progresser, et en particulier l'an dernier, donc je n'ai aucune raison d'aller voir ailleurs. Je me sens très bien là-bas : c'est un club qui a une grande tradition sportive, c'est là qu'a été formé notamment Alexandre Kaleka qui est allé sur le Tour européen, donc j'espère y rester encore longtemps », assure-t-il.

En attendant de rejoindre les Tigers de l'université de Memphis (Tennessee) en janvier 2024, l'avenir proche de Diego s'écrira donc pour une année encore sur les parcours de l'Hexagone, et ceux de quelques grands rendez-vous européens. « J'espère continuer à très bien jouer cette année, performer notamment sur les tournois dans les îles britanniques cet été comme le British Boys, et être sélectionné dans l'équipe de France Boys pour les championnats d'Europe cet été », indique-t-il. Avant, un peu plus tard dans la saison, de se frotter aux professionnels sur une poignée d'épreuves du Pro Golf Tour, le circuit satellite d'Europe de l'Est sur lequel il a décroché un droit de jeu partiel en fin d'année dernière. « Même si c'est encore loin, c'est mon but de passer pro après mes études, donc si je peux commencer à découvrir cet univers de mes propres yeux, à voir comment les joueurs se comportent à ce niveau-là même si ce n'est qu'un mini-tour, ce sera forcément une expérience enrichissante », conclut-t-il. Son avenir commence demain, alors « boa sorte », Diego !