Pour la première fois depuis 20 ans, l'Europe continentale s'est inclinée face à l'Angleterre et Irlande. Dans un match fou, les trois Françaises engagées ont battu le chaud et le froid.

C’est un scénario que même les plus rompus à l’exercice n’auraient osé imaginer. Le Vagliano Trophy, prestigieuse rencontre opposant les meilleures joueuses amateurs de l’Europe continentale à celles des îles britanniques, a une nouvelle fois livré son lot d’émotions. Sous la houlette de la capitaine Ane Urchegui García, trois Françaises figuraient dans les rangs européens : Sara Brentcheneff, Valentine Delon et Camille Min-Gaultier. Face à elles, une équipe britannique portée par une ambition claire : mettre fin à vingt ans de disette. Et cette édition 2025 restera sans doute longtemps gravée dans les mémoires anglaises tant le dénouement fut renversant.
Dès la première journée, l’intensité était au rendez-vous. Le matin, les foursomes ont tenu toutes leurs promesses, avec deux rencontres - celles du duo Brentechneff/Min-Gaultier et de Delon/Lopez-Chacarra Coto - conclues sur des égalités et une victoire de chaque côté. Mais l’après-midi, les Continentales ont trouvé la faille. Portées par une grande solidité collective, elles ont empoché quatre des huit simples, dont ceux des Françaises Sara Brentcheneff (3&2) et Camille Min-Gaultier (3&2). Une maîtrise qui leur a permis de virer en tête, 7 à 5, à la veille du dernier acte.
Mais la journée de samedi allait basculer dans une autre dimension. Les doubles relançaient le suspense : malgré une performance honorable de la paire 100 % tricolore Min-Gaultier/Brentcheneff qui apportait le seul point de la matinée, les Britanniques arrachaient deux matchs pour revenir à une longueur (8-7). L’après-midi, tout était donc possible lors des simples. Dans un duel au sommet entre la numéro 1 mondiale Lottie Woad et la récente lauréate du British Amateur, Paula Martin Sampedro, cette dernière s’imposait pour redonner un peu d’air à l’Europe continentale. Mais dans la foulée, les trois Françaises chutaient, redonnant espoir aux joueuses britanniques, survoltées. Le sort de la rencontre s’est finalement joué au 18e trou du match opposant l’Espagnole Cayetana Fernandez-García à l'Irlandaise Aine Donegan. La Britannique l’emportait sur le fil, offrant à sa formation une victoire historique, 12,5 à 11,5.