Septième de la Road to Mallorca, tout près d’une seconde victoire en Inde le week-end passé, Martin Couvra vise l’excellence cette saison sur le Challenge Tour. Avant de grimper sur le Tour européen en 2025.

Martin Couvra, avec son fidèle caddie, Olivier Elissondo © Luke Walker / Getty Images Europe - AFP

Quarante-huit heures après, la pilule a toujours du mal à passer. Martin Couvra n’a pas digéré cette fin de 4e tour au Delhi Challenge, finalement remporté par l’Anglais John Parry. Tout a basculé pour lui sur le par 3 du trou n° 17, long d’un peu plus de 180 mètres. « C’est vraiment le tournant de ma partie, confirme le Varois. Je savais qu’il fallait au moins un birdie sur un des deux derniers trous, voire deux birdies pour gagner. Je fais un coup de fer un poil moyen, je me retrouve en bord de green et je n’arrive pas à faire chip-putt. Bogey. C’est dommage. Pareil au 18. Je fais sûrement mes deux putts les plus moyens de la journée et je me contente du par… »

À l’arrivée, il accroche la cinquième place ex æquo avec le Landais Oihan Guillamoundeguy, à deux coups seulement du vainqueur. On comprend donc facilement sa déception, surtout quand on sait qu’il a occupé durant 54 trous la première place du tournoi… « Il y a eu beaucoup plus de positif dans cette semaine que de négatif, analyse-t-il doucement. L’important est de se focaliser là-dessus. Après, c’est très frustrant car on vise toujours la victoire. Je joue au golf pour gagner. Quand on a les occasions et que l’on n’arrive pas à les concrétiser, c’est toujours dur à avaler… »

« J’ai vraiment très bien putté durant toute la semaine, ajoute-t-il. Notamment les deux premiers jours, ce qui m’a permis d’être très bas dès le début (ndlr, -12 après 36 trous). Le putting a vraiment été bon et il l’est depuis le début de la saison. Le travail que l’on effectue avec mon coach porte ses fruits. Le reste de mon jeu a été aussi très bon. Mon point fort, les attaques de greens, a été au rendez-vous. Le driving était un peu plus irrégulier mais il m’a permis quand même d’être là. Tous les secteurs étaient assez bons mais le putting m’a vraiment aidé à être au top. »

Une résultante d’un travail entrepris depuis août 2023 dans ce secteur de jeu crucial chez les professionnels avec notamment une visite chez le « pape » du putting, l’Anglais Phil Kenyon. Les résultats ne se sont d’ailleurs pas faits attendre puisque Martin Couvra, encore amateur, allait décrocher le 10 septembre suivant, au Challenge de España, sa première victoire sur le Challenge Tour, avant de passer pro deux jours plus tard…

Depuis, il ne cesse de prouver aux yeux de tous son talent prometteur. Douzième sur le DP World Tour au SA Open le 3 décembre dernier, il a depuis enchaîné avec trois tops 6 en six départs sur le Challenge Tour, sans jamais avoir manqué une seule fois le cut. Il pointe actuellement à la 7e place de la Road to Mallorca ! « Je m’étais préparé pour bien jouer, souligne le protégé de Mathieu Santerre. Réaliser cette série, c’est autre chose, mais je m’étais préparé à être prêt d’entrée de saison, pour performer. Et puis c’est vrai que cette 12e place au SA Open m’a aussi mis en confiance assez rapidement. J’étais pourtant très fatigué de la saison dernière. Après ma victoire sur le Challenge Tour, on a pas mal enchaîné sans faire vraiment beaucoup de pauses. Je sentais surtout de la fatigue mentale. Cette 12e place m’a fait beaucoup de bien et ça m’a permis de couper plus facilement ensuite avec de bons repères en tête. »

Au Soudal Open à la fin mai ?

Présent à Calcutta cette semaine pour le Kolkata Challenge, la seconde étape indienne sur la deuxième division européenne, Martin Couvra, 21 ans seulement, sera présent du 18 au 28 avril à Abu Dhabi pour les deux dates programmées dans les Émirats arabes unis avant d’entamer le gros de la saison, en Europe. Il ira ainsi à Séville du 9 au 12 mai avant d’effectuer peut-être un crochet en Belgique pour le Soudal Open (23-26 mai). Sa seule et unique incursion sur le Tour européen en 2024 ? « Pour le moment, je vais quasiment me consacrer uniquement au Challenge Tour, souffle-t-il. Je serai peut-être au Soudal Open, un tournoi où on marque des points à la fois sur le DP World Tour et sur le Challenge Tour. Ce sera vraisemblablement le seul jusqu’à la finale de la Road, si j’y vais. Il y aura peut-être aussi le FedEx Open de France (10-13 octobre), mais cela dépendra des tournois du Challenge Tour qui sont en face au calendrier. Une chose est sûre, je ferai en sorte de maximiser mes chances d’engranger les points sur le Challenge Tour pour monter en 2025 sur le Tour européen. »

« C’est l’objectif principal, enchaîne-t-il. Tout en visant le meilleur classement possible à la Road to Mallorca pour se donner les chances d’entrer dans un maximum de tournois l’année prochaine. J’ai gagné en 2023 et j’ai envie de me prouver que je peux encore gagner cette année. Plusieurs fois si possible. On joue au golf pour gagner, on ne joue pas juste pour finir dans le top 20 d’une saison. C’est aussi ça que l’on retient. Cette victoire en Espagne m’a aussi permis d’effectuer un bon début de saison. Cela m’a apporté énormément de confiance dans mon jeu de golf. Je me sens à l’aise, et surtout pas comme un intrus. »

Les Majeurs ? C’est là où j’ai toujours rêvé d’être, avec tous ces gars qui excellent dans ce milieu. C’est le rêve ultime.

Dans cette belle dynamique, il envisage également de prendre part à une qualification pour un tournoi du Grand Chelem. L’U.S. Open (Ndlr, à Walton Heath, en Angleterre, le 20 mai) ? The Open (Ndlr, les qualifs régionales sont prévues le 24 juin avant la finale le 2 juillet) ? Rien n’est encore définitivement acté. « J’y pense, car j’aimerais bien jouer un Majeur, c’est pour ce genre de rendez-vous que l’on joue au golf de haut niveau, conclut-il. Je regarde pour les dates mais ça ne coïncide pas forcément avec celles de notre calendrier sur le Challenge Tour. On va voir si on en breake un pour faire une qualif' ou si on reste patient là-dessus. En tout cas, j’y pense beaucoup. C’est là où j’ai toujours rêvé d’être, avec tous ces gars qui excellent dans ce milieu. C’est le rêve ultime. »