Episode 1. Céline Boutier, qui a brillamment décroché son droit de jeu sur le LPGA Tour via le Symetra Tour, une première pour une Française depuis Perrine Delacour en 2013, débute sa saison cette semaine aux Bahamas. Avec beaucoup d’ambition !

Céline Boutier
© Donald Miralle / Getty Images via AFP

 « Après avoir terminé troisième de l’Ordre du mérite du Symetra Tour (Ndlr, deux victoires, huit top 10, 19 cuts sur 20), je suis rentrée en Europe où j’ai disputé les quatre derniers tournois du Ladies European Tour (LET) entre début novembre et début décembre (Ndlr, victoire au Sanya Ladies Open le 19 novembre). Entre mon succès en Chine et Dubaï, je suis revenue en France, voir ma famille. Cela fait du bien parfois d’effectuer un petit break et de retourner auprès des siens. »

« J’ai vraiment adoré prendre part à ces tournois du LET, les premiers de la saison 2017 en ce qui me concerne. J’ai été ravie de revoir les Françaises mais aussi quelques joueuses européennes avec qui j’avais jouées en amateur et que je n’avais pas revues depuis. Cela m’a un peu rappelé les années en équipe de France. J’ai ainsi pu voyager avec Justine Dreher et Ariane Provot mais aussi avec Camille Chevalier et Agathe Sauzon, qui sont plus de ma génération. J’ai également passé pas mal de temps avec Sophie Giquel-Bettan et Valentine Derrey. Cela m’avait manqué de ne plus les côtoyer. Aux USA, j’ai l’habitude d’être beaucoup plus seule. Reparler français, ça m’a fait du bien, même si au début, j’ai eu un peu de mal pour remettre certains mots anglais en français… »

Exilée temporaire en Arizona

« Je suis repartie aux Etats-Unis depuis le 4 ou le 5 janvier, je crois… Je suis allée voir mon coach au Texas (Ndlr, Cameron McCormick, le coach de Jordan Spieth mais aussi de George W. Bush, l’ancien président des Etats-Unis). Je me suis pas mal entraînée en me focalisant sur le swing car cela faisait deux semaines que je n’avais pas joué. J’avais quelques exercices à effectuer à ce niveau-là. Mais il a fait un peu plus froid que prévu, du coup je suis partie en milieu de semaine dernière en Arizona pour m’entraîner. Il a fait tellement froid que tous les greens ici autour de Dallas étaient recouverts, on ne pouvait même pas jouer. À part taper des balles, c’est compliqué… Ce n’est pas la meilleure préparation rêvée mais après quelques jours d’entraînement à Phoenix, tout est rentré dans l’ordre. »

« Avant cette reprise, j’ai axé mon travail sur le petit jeu car je n’en ai pas fait depuis plusieurs jours. Et surtout, j’ai essayé de jouer le plus possible sur le parcours, en me mettant en condition de jeu, comme dans un tournoi. »

Viser la gagne dès 2018

« Pour mes grands débuts en tant que membre du LPGA Tour, je vais essayer d’aborder ce Pure Silk Bahamas LPGA Classic (25-28 janvier) comme un tournoi normal. Je ne vais pas non plus me mettre trop de pression, de m’imaginer quelque chose de différent de ce que cela peut être… Ce n’est que du golf finalement. J’ai pas mal travaillé mentalement cet aspect (Ndlr, avec le docteur Lardon, basé en Californie) en me focalisant surtout sur le coup à jouer plutôt que sur l’ampleur du tournoi. Si j’arrive à faire ce que je sais faire depuis quelques années, ça devrait aller. Je ne suis jamais allée aux Bahamas et j’ai très peu joué sur le LPGA Tour (Ndlr, huit tournois depuis 2013 dont sept… Majeurs). Je ne sais pas comment je vais réagir. J’essaie juste de ne pas trop y penser… J’aurais comme caddie l’Irlandais Shane Codd. Je n’avais pas de caddie l’an passé sur le Symetra Tour. Shane était avec moi à Dubaï pour le dernier événement de l’année sur le LET, et ça a marché. Je lui ai donc proposé de continuer avec moi en 2018. »

« Être sur le LPGA Tour n’est pas une finalité pour moi. C’est vrai que c’est quelque chose que j’ai toujours voulu atteindre. Mais je n’ai que 24 ans, c’est le début de ma carrière. Pour moi, je n’ai pas juste envie d’être sur le LPGA Tour, j’ai aussi envie de gagner. En 2018, je pense avoir le niveau pour y parvenir. Mais bien évidemment, l’objectif sera de conserver la carte. En fait, tout va de paire. Si je me focalise sur un succès semaine après semaine, je vais garder ma carte. À ce titre, j’ai hâte que la saison débute. La compétition me manque. L’entraînement, c’est sympa car j’ai envie de progresser mais à un moment, j’aime bien aussi me mesurer aux autres. »

L’appui des Françaises du LPGA

« Je ne sais pas encore vraiment comment ma vie va s’articuler sur le LPGA. Tout va dépendre des semaines. Parfois, je serai à l’hôtel, parfois je ferai du housing (Ndlr, chez l’habitant). J’ai prévu de faire un peu des deux. C’est assez sain de ne pas faire que l’un ou l’autre. Après, en 2017, sur le Symetra Tour, j’étais pas mal à l’hôtel. Cela a des avantages mais aussi des inconvénients. Un mixte des deux, ce serait bien. Je sais que je ne vais pas pouvoir entrer dans le champ en Thaïlande (22-25 février) et à Singapour (1er-4 mars) mais je vais jouer le reste des tournois au calendrier. En fait, celui-ci va dépendre de la façon dont je vais jouer. Je sais aussi que les tournois de fin d’année, notamment ceux organisés en Asie vont dépendre de mon ranking. »

« Une chose est sûre, je ne serai pas toute seule comme cela a été le cas le plus souvent sur le Symetra en 2017. Il y a par exemple l’Américaine Brittany Lang, qui vient de l’Université de Duke, comme moi. Et puis il y a les Françaises. Nos relations sont assez amicales. Je sais que je pourrais toujours compter sur Joanna (Klatten) ou Karine (Icher). Elles m’ont souvent aidée dans le passé. C’est toujours rassurant d’avoir près de vous des gens qui parlent votre langue, c’est un peu moins effrayant. Surtout dans un pays étranger. Elles sont généreuses et gentilles. Si j’ai des questions, je sais qu’elles seront prêtes à m’aider. »