Longtemps considéré comme le parent pauvre des Majeurs, placé jadis en plein cœur du mois d’août, le PGA Championship a opéré une cure de jouvence depuis 2019 avec son repositionnement en mai et l’instauration d’un des plus gros prize money de la saison.

D’abord en match play, puis en stroke play depuis 1958
Appelé également USPGA, le PGA Championship est un tournoi de la PGA of America, l’association des golfeurs professionnels américains. Positionné à la mi-août en 1969 en tant que quatrième Majeur de la saison, il est depuis 2019 programmé en mai. Créé en octobre 1916, ce tournoi du Grand Chelem s’est disputé en formule match play jusqu’en 1957 avant de passer l’année suivante en formule stroke play sur 72 trous du jeudi au dimanche.
Jack Nicklaus et Walter Hagen détiennent toujours le record de victoires (5) tandis que l’Américain Xander Schauffele possède le record du score le plus bas : -21 en 2024 à Valhalla (Kentucky).
Rappelons qu’en cas d’égalité après 72 trous, un play-off sera instauré sur trois trous (16, 17 et 18 cette année à Quail Hollow). Toujours en cas d’égalité, on repartira sur le 18, mais cette fois en mort subite, et ainsi de suite (16 puis 17 puis 18) jusqu’à la victoire d’un des protagonistes.
Le plus volumineux trophée des quatre tournois du Grand Chelem
La PGA of America a baptisé le trophée en l'honneur de Rodman Wanamaker, originaire de Philadelphie et propriétaire de grands magasins à Philadelphie, New York et Paris, qui a joué un rôle déterminant dans la création de la PGA of America en 1916. Il est remis chaque année au vainqueur du PGA Championship.
Une réplique (10 % moins grande que l’originale) est offerte au vainqueur pendant un an, tandis que l'original est exposé au siège de la PGA of America à Frisco, au Texas. D’un diamètre de 26,7 cm, il pèse 12,2 kg, mesure 71,1 cm de haut et est large de 68,5 cm (entre les deux anses). Une 1926, une réplique fut fabriquée après que le tenant du titre, Walter Hagen, ait avoué avoir perdu le trophée !
Pour approfondir
PGA Championship : Une réplique bientôt centenaireUne inflation vertigineuse
Considéré longtemps comme le parent pauvre des Majeurs, positionné au plein cœur du mois d’août, pendant que la majeure partie des fans de golf est en vacances, le PGA Championship a effectué une mue importante dans les années 2010. D’abord en termes de calendrier, placé depuis 2019 au mois de mai, entre le Masters et l’U.S. Open. Et surtout en termes de dotation passant de 8 millions de dollars en 2013 à 10 millions l’année suivante. Celle-ci n’a alors jamais cessé de progresser sensiblement, passant à 12 millions en 2021 puis 15 millions en 2022 et 17,5 millions en 2023 avant d’atteindre un nouveau sommet en 2024 : 18,5 millions.
Alors que la dotation pour 2025 n’a pas encore été dévoilée, il ne serait pas étonnant de la voir franchir la barre des 20 millions !
Quail Hollow, le jardin de Rory McIlroy
Vainqueur du Masters il y a un mois, sixième joueur de l’histoire à réaliser le fameux Grand Chelem en carrière (gagner les quatre Majeurs) après Gene Sarazen, Ben Hogan, Gary Player, Jack Nicklaus et Tiger Woods, Rory McIlroy apprécie le par 71 (6973 mètres) du Quail Hollow Club à Charlotte (Caroline du Nord). Le 2 mai 2010, deux jours avant son 21e anniversaire, il remporte ici sa première victoire sur le PGA Tour (Quail Hollow Championship) avec un score total de -15, quatre coups devant Phil Mickelson, et en signant un énorme 62 (-9) le dernier jour. Il récidive le 17 mai 2015 (Wells Fargo Championship) avec un score total de -21, laissant Patrick Rodgers et Webb Simpson à sept longueurs derrière. Le Britannique en profite cette année-là pour claquer une carte record de 61 (au 3e tour).
Il effectue la passe de trois le 9 mai 2021, sa 19e victoire sur le PGA Tour, un coup devant le Mexicain Abraham Ancer (Wells Fargo Championship). Enfin, estampillé Signature Event, le Wells Fargo Championship 2024 voit le 12 mai le Nord-Irlandais s’imposer pour la 4e fois devant Xander Schauffele. En revanche, lorsque Quail Hollow avait accueilli le PGA Championship en 2017, McIlroy n’avait pu faire mieux qu’une 22e place finale, à neuf coups du vainqueur, l’Américain Justin Thomas.
Plutôt côte Est que côte Ouest
Certainement lié aux retransmissions télés et au quatre fuseaux horaires que comptent les États-Unis, le PGA Championship s'est très souvent déroulé dans la moitié Est du pays. À onze reprises seulement, il s’est disputé ailleurs que sur la côte Est. La dernière fois que la côte Ouest a accueilli le tournoi, c’était en 2020, en plein Covid-19, au TPC Harding Park, à San Francisco (Californie). Avant cela, il s’était joué en 1998 dans l’état de Washington, au Sahalee Country Club à Sammamish (victoire de Vijay Singh).
C’est la quatrième fois cette année que la Caroline du Nord reçoit l’USPGA après Quail Hollow Club déjà (en 2017), Taglewood Golf Course à Clemmons (en 1974) et Pinehurst Country Club à Pinehurst (en 1936). D’ici à la 116e édition en 2034, l’UPSGA ne repartira qu’une seule fois sur la côte Ouest : ce sera en 2028 et une fois encore à San Francisco, à l'Olympic Club.
20 pros de la PGA of America
Comme chaque année, plusieurs membres de la PGA of America, à savoir ici des enseignants, participent au PGA Championship. Ils sont 20 à pouvoir défier les meilleurs golfeurs de la planète. En 2024, ils étaient exceptionnellement 21 puisque Michael Block avait créé la sensation en 2023 à Oak Hill en prenant la 15e place finale, qualificative pour l’édition suivante, et en réussissant un trou-en-un le dimanche sous les yeux de son partenaire de jeu, Rory McIlroy. Il est d’ailleurs encore présent cette année à Quail Hollow.
Rappelons que le meilleur résultat d’un enseignant de la PGA of America depuis 1916 est toujours la propriété de Tommy Bolt, troisième en 1971, à trois coups seulement de Jack Nicklaus !
Qui battra Victor Dubuisson ?
Victor Dubuisson, jeune retraité depuis l’an passé, détient toujours le meilleur résultat d’un golfeur français au PGA Championship en formule stroke play (Louis Tellier avait atteint les quarts de finale de l'édition 1920, dans l'ère du match play). En 2014, après avoir signé une très belle 9e place à The Open, du côté du Royal Liverpool, le Cannois fait encore plus fort en plein mois d’août en finissant 7e à Valhalla.
Deux Français sont engagés cette semaine à Quail Hollow. Matthieu Pavon, cut manqué au Masters en avril dernier, ne débarque pas avec les faveurs des pronostics puisqu’en 13 tournois joués pour le moment sur le PGA Tour, il n’a jamais fait mieux qu’une 42e place (au Cognizant Classic et au RBC Heritage). Entré dans le champ ce dimanche 11 mai grâce à la victoire de Sepp Straka au Truist Championship, Victor Perez affiche pour sa part de solides performances au PGA Championship : 12e à Rochester en 2023, il avait terminé 22e à Harding Park en août 2020. Il demeure néanmoins sur trois cuts manqués d’affilée en Majeur.