L’étudiante de deuxième année de Texas A&M a connu deux victoires collectives dans les tournois universitaires de la fin de l’hiver. De quoi se mettre en jambes, au moment de démarrer la postseason, et avant de grosses échéances cet été.

Adela Cernousek s'apprête à conclure sa deuxième année d'études dans le Texas. © Texas A&M

Si le basket-ball universitaire américain est connu pour sa fameuse March Madness du mois de mars, le golf serait plutôt du genre avril-mai. Mais seuls les mois diffèrent. Car pour le reste, le principe de la postseason, qui est sur le point de démarrer outre-Atlantique, est le même : les équipes des meilleures universités du pays s’affrontent, et une seule s’imposera à l’issue du championnat national (le NCAA Championship), du 19 au 24 mai pour ce qui est des dames.

Pour l’équipe féminine de Texas A&M et sa joueuse française Adela Cernousek, cette perspective éveille de bons souvenirs. L’an dernier, les Aggies s’étaient hissées jusqu’en demi-finale du NCAA Championship, le meilleur résultat jamais obtenu par le programme texan. Forcément, près d’un an plus tard, cela ne donne qu’une envie : recommencer. « On a une envie énorme pour toute la postseason, reconnaît la joueuse de Saint-Cloud. On a la même équipe que l’année dernière, et ce qu’on a accompli en 2022 était tellement incroyable qu’on veut tout simplement faire encore mieux. »

« On n’a jamais lâché »

Il faut dire que les joueuses coachées par Gerrod Chadwell avaient montré un sacré caractère l’an passé. Lors de l’avant-dernière étape de la saison, les Regionals, qualificatives pour le NCAA Championship, elles étaient passées à deux doigts de louper le coche. « J’ai le souvenir qu’on n’a jamais lâché, narre Adela Cernousek. On avait huit coups de retard sur la 4e place et on était cinquièmes avant la dernière journée, et il n’y a que quatre qualifiées pour le championnat national. On a fait une journée à -5 et on est revenues à la 4e place, un coup devant la 5e place. On était toutes tellement heureuses… et après on a travaillé dur pour être prêtes pour le NCAA Championship. C’est comme si on était en mode automatique. Un de mes meilleurs souvenirs de golf. »

Dans cette première partie d’année 2023 (la Spring season), Texas A&M a fait le plein de confiance en enchaînant deux victoires collectives, fin février lors de l’Icon Invitational, puis début mars à la Clover Cup. En début de semaine, la fac texane a décroché une deuxième place au Silverado Showdown, derrière Northwestern, à l’occasion de son dernier tournoi de saison régulière. Elle occupe ainsi le 13e rang au classement national de la D1 de NCAA, à l’aube de son championnat de conférence, le SEC Championship, qui débutera le 12 avril.

Adela Cernousek (troisième à droite) et son équipe, en début de semaine, lors du Silverado Showdown. © Texas A&M

Supervisée par Gwladys Nocera

Pour Adela Cernousek, les échéances vont encore un peu plus loin, une fois qu’elle sera rentrée en Europe, avec des épreuves individuelles comme le Women’s Amateur Championship, du 13 au 18 juin, puis la semaine suivante le Championnat de France amateur individuel dames, au Golf Club de Lyon. Deux épreuves qui pèseront dans le choix des six joueuses appelées à jouer, du 11 au 15 juillet, le Championnat d’Europe par équipes dames. Sur ce chapitre, l’étudiante de deuxième année de Texas A&M a reçu la visiste, lors du Liz Murphey Collegiate Classic de fin mars, de la coach de l’équipe de France dames, Gwladys Nocera (qui venait également superviser Justine Fournand, de l’Université de Caroline du Sud). « J’ai pu lui montrer que mon driving s’est beaucoup stabilisé, indique Adela Cernousek. Je n’ai pas rentré beaucoup de putts cette semaine-là, mais comme Gwladys m’a dit, il faut que je fasse confiance à mon process, que je fasse peut-être certaines choses différemment au putting, et ça va tomber. Il faut que je sois patiente. »

Le putting, et plus largement le petit jeu, sont d’ailleurs le secteur dans lequel Adela Cernousek a le plus travaillé (et progressé) depuis son arrivée au Texas, en août 2022. Cela couplé à l’adaptation à une mentalité américaine forcément différente des structures fédérales dont elle était pensionnaire pendant ses jeunes années.

« J’ai vraiment grandi, en tant que joueuse et en tant que personne, constate-t-elle. Aux États-Unis, ils se fichent de savoir comment tu fais, ils ne regardent que le résultat. Ils ne cherchent pas à te faire avoir le plus beau swing, tout ce qui intéresse les coaches, c’est ton score à la fin de la journée. Ça m’a aidée, car moi, j’ai toujours mis une très grande importance sur ma qualité de swing, et je me suis rendu compte qu’il y avait d’autres chose qui étaient plus importantes que ça comme le petit jeu, et surtout le wedging. J’ai beaucoup travaillé dessus, c’est sûrement là que je passe le plus de temps en ce moment. »

Du temps, elle en a également passé à la salle de sport pour travailler son cardio et sa résistance physique, histoire d’être moins émoussée que l’an passé par le gros enchaînement de tournois sur la longue période entre février et fin juillet. Sans oublier, aussi, le temps consacré, dans le même but, à se reposer. Et à côté de tout cela, les cours. Tout ça fait un gros programme. Mais la motivation suit sans problème.