L’édition 2023 du Championnat de France par équipes dames démarre ce mercredi à Omaha Beach, sur la côte normande. Le parcours du Manoir promet un beau défi, tant golfique que physique.

Le green du 2 du parcours du Manoir, avec en toile de fond la Ferme de Neuville, datant du XVe siècle. © Arnaud Blanc / ffgolf

Ça monte. Et ça descend. Et ça remonte. Et ça redescend. Et après quelques trous à plat, ça recommence. À Omaha Beach ce lundi, avant-veille du premier tour du Trophée Golfers’ Club, les joueuses effectuant leur première partie de reconnaissance ont pu constater que le bocage normand n’était pas sans relief. Au point d’entendre les premiers souffles courts en haut des montées, et de sentir les premières cuisses qui brûlent.

Il va falloir s’y faire : ce Championnat de France amateur par équipes dames de première division va être physique. Une dimension qui ne fera que prendre de l'importance au fur et à mesure de l’avancée du tournoi, avec le passage à 36 trous par jour à partir de vendredi et des quarts de finale. Les joueuses ayant bossé le foncier pendant l’hiver devraient récolter une belle prime.

La cathédrale de Bayeux en toile de fond

Dès la mise en jeu du 1, descente vertigineuse depuis le départ vers un fairway en contrebas, le ton est donné. Tout juste les joueuses pourront-elles profiter du plat et de la première vue sur le manoir donnant son nom au parcours, sur les trous 2 et 3, puis du calme du court par 4 du 4, que les montagnes russes vont démarrer à partir du 5. La succession de montées et de descente s’achève par la montée du par 5 du 9, surnommée le Galibier par les fans de cyclisme, ou l’Everest par ceux qui penchent plus vers l’alpinisme. À vrai dire, toute métaphore évoquant un sommet compliqué à gravir fait l'affaire.

À partir du 11, par 3 faisant face à la silhouette lointaine mais reconnaissable de la cathédrale de Bayeux, les dénivelés se font moins brutaux (même s’ils ne disparaissent pas). Mais sur les hauteurs à découvert, un autre problème peut survenir : les courants d’air. Complexe, lorsque l’on mesure l’importance de la mise en jeu sur les délicats trous 12, 13 et 15. Ce dernier, par 5, redescend vers le manoir, alors que le 16 et son fairway en dévers s’en éloignent. Il fallait bien une dernière montée à encaisser, et celle-ci survient au 17, court par 4 mais dont l’étroite attaque d’un green en triple plateau provoquera sans doute quelques grimaces cette semaine. Tout comme la droite du green sur le par 3 du 18, où toute approche peut se révéler inconfortable.

Le tracé du Manoir d'Omaha Beach, hôte de la Golfers' 2023. © Arnaud Blanc / ffgolf

Des greens plus rapides en fin de semaine ?

Pour ce qui est de la préparation, l’équipe de 13 personnes qui a œuvré sur le tracé du Manoir en amont de cette Golfers’ s’est avant tout adaptée à deux paramètres principaux : la météo et le niveau des joueuses. « On s’est donné comme base de mettre les greens à 3,20 m, avec possibilité d’accélérer ou de ralentir au cours de la semaine », indique le directeur d’Omaha Beach Yoann Tanneau.

La hauteur des fairways a également été abaissée, afin de faciliter le contact balle-terre. Un procédé qui a demandé temps et énergie, la saison étant particulièrement propice à la pousse du gazon, surtout avec les pluies abondantes entrecoupées de soleil reçues ces dernières semaine sur les plages du Débarquement. Mais que les joueuses se rassurent : entre la météo ensoleillée annoncée cette semaine et les bonnes capacités de drainage d’Omaha Beach, personne ne risquera l’enlisement.

« En plus, nous avons eu la très grande idée de mettre de l’engrais sur les fairways il y a trois semaines, et ça a très bien marché », rigole Yoann Tanneau. Mais que ce soit visuellement ou de l’avis des joueuses et de leurs staffs, le parcours du Manoir est fin prêt. Rendez-vous mercredi pour savoir si les 16 équipes le sont également.