Dans une seconde journée à nouveau marquée par la forte présence du vent, Matthieu Pavon a bouclé son premier tour en 70 (-2), avant d'enchaîner sur un 73 (+1) lors du deuxième. La remontée des scores dans l'après-midi lui a donné le droit d'entrer dans le top 10 de son premier Masters. Et de rêver.

Même trois bogeys de suite, sur l'aller de son deuxième tour, n'ont pas altéré la sérénité du Français. © Warren Little / Getty Images North America - AFP

« Tiens, qu'est-ce que je te disais ? Ça y est, le voilà dans le top 10 ! » La vue du leaderboard du Masters 2024, et surtout de son évolution dans la soirée de vendredi (l'après-midi, heure de Géorgie) a dû susciter ce genre de phrases chez bon nombre de fans français. Car pendant ce temps-là, les joueurs présents sur le terrain devaient mener à chaque coup une bataille contre le tracé de l'Augusta National Golf Club, et surtout contre des bourrasques à faire s'envoler un spi. 

D'envol, il n'était de fait pas vraiment question en tête du classement. Plutôt de surplace, dans le meilleur des cas, à l'image du trio américain qui occupe désormais la tête, composé de Scottie Scheffler, Bryson DeChambeau, et le nouveau venu par rapport à la veille, Max Homa, qui a tout de même réussi à rendre une carte sous le par (71, -1). Tous les trois pointent à -6, soit un coup moins bas qu'après le premier tour, bouclé dans la matinée de vendredi.

Mais tandis que les parties de l'après-midi se battaient contre les éléments, certains observaient, sereins, l'amélioration mécanique de leur classement, carte signée à la main. Matthieu Pavon entrait pleinement dans cette catégorie, lui que l'après-midi a donc vu intégrer le top 10, et qui a terminé la journée avec la 8e place, à -1. Mais s'il s'est trouvé dans cette position, c'est avant tout parce que, le matin, clubs en mains, il avait mis les ingrédients nécessaires.

Le Bordelais a d'abord dû jouer les quatre derniers trous de son premier tour, qui se sont soldés par autant de pars, et donc une carte de 70 (-2). Quelques minutes plus tard, il était sur le départ du 1, pour lancer sa deuxième ronde. Cette dernière a aussi bien démarré que la première, avec des birdies au 2 et au 4. Augusta restant Augusta, Matthieu Pavon a tout de même dû traverser un moment compliqué, avec trois bogeys de suite, du 5 au 7. Mais il en fallait visiblement beaucoup plus pour le déstabiliser. Sur le retour, alors que les conditions de jeu se compliquaient, un bogey au 12 et un bon birdie au 15 lui ont permis de rentrer au club-house avec une carte de 73 (+1). Et donc de voir comment les autres allaient gérer les éléments dans l'après-midi.

On en serait presque à oublier de souligner le fait que Matthieu Pavon, désormais 8e à -1 total, franchit haut la main un cut qui est tombé à +6, et qui a fait d'importantes victimes telles que Jordan Spieth, Viktor Hovland, Justin Thomas ou Wyndham Clark. Il s'agit néanmoins du deuxième cut passé en Majeur dans la carrière du Français, après l'U.S. Open en 2018. Mais l'essentiel se situe plutôt au-dessus de lui, car à cinq coups de la tête, avec encore 36 trous à jouer, le rêve et l'ambition lui sont permis. 

Cela commencera par le troisième tour, ce samedi, qui débutera en ce qui le concerne à 14 h 15 heure locale (20 h 15 heure de Paris), en compagnie de l'extra-terrestre de la journée de vendredi, le Suédois Ludvig Åberg, seul à signer une carte sous les 70 (69, -3). Une partie qui sera visible en intégralité, puisque le Français et le Scandinave font partie des quatre Featured Groups désignés par l'Augusta National pour ce troisième acte. Les caméras suivront également (outre les parties des leaders plus tard dans la journée, bien entendu) la partie de Tyrrell Hatton et Tiger Woods, le Tigre ayant écrit une ligne de plus de sa légende propre à remplir une bibliothèque, en établissant un nouveau record de 24 cuts consécutifs passés au Masters.