Le PGA Tour fait étape cette semaine sur la côte Pacifique à l'occasion de l'AT&T Pebble Beach Pro-Am, un tournoi auquel participe Paul Barjon. En habitué des lieux, le président de la ffgolf Pascal Grizot, engagé chez les amateurs, nous emmène à la découverte de cette épreuve à nulle autre pareille.  

L'acteur Bill Murray est un fidèle de l'AT&T Pebble Beach Pro-Am. © Ezra Shaw / Getty Images North America - AFP

Quand on lui demande de décrire succinctement ce que représente le tournoi, Pascal Grizot ne tourne pas autour du pot : « C'est ma meilleure semaine de golf de l'année, et de loin ! » Depuis l'époque où il pilotait le dossier de candidature de la France à l'accueil de la Ryder Cup 2018, le président de la ffgolf est l'un des happy few qui participe à l'AT&T Pebble Beach Pro-Am, dont la 82e édition débute ce jeudi. Créé en 1937 par le chanteur et acteur Bing Crosby, l'épreuve réunit vedettes hollywoodiennes, personnalités du showbiz et businessmen influents, qui côtoient les stars du PGA Tour durant quelques jours. Et quand il s'agit d'expliquer pourquoi, la réponse fuse tout aussi vite : « D'une part, parce que ça se déroule à Pebble Beach, qui fait partie des plus beaux parcours du monde et accueille régulièrement des U.S. Open ; et d'autre part, par cette formule associant des amateurs aux professionnels. »

25 amateurs dans le cut

Bien que baptisé « pro-am », le tournoi est en réalité une alliance : durant trois jours, chaque amateur fait équipe avec un professionnel. Avec une carte de score pour deux, ils affrontent tour à tour trois parcours, situés à portée de drive les uns des autres sur une portion de côte bénie des dieux du golf, à quelques dizaines de miles au sud de San Francisco : Pebble BeachMonterey Peninsula et Spyglass Hill. Après ces trois tours, seuls les 25 meilleurs tandems (ainsi que les 60 meilleurs pros et ex æquo qui concourent pour le classement individuel) sont qualifiés pour la dernière ronde. Une seule fois, en onze participations, Pascal Grizot a vécu cet honneur. C'était aux côtés d'Alex Cejka, un vieux routier des circuits européen et américain devenu double vainqueur de Majeur sur le PGA Tour Champions l'an passé. « On avait terminé 12es, je crois. On s'était rencontrés lors de ma première participation en 2010 sur une partie d'entraînement, et on avait pris l'habitude de faire chaque année une reco', jusqu'à ce qu'on soit réunis pour la compétition », explique-t-il. Grizot, qui avait joué auparavant avec Heath SlocumVictor DubuissonAlexander Levy et Robert Karlsson, va d'ailleurs retrouver cette semaine son compère tchéco-allemand, qui malgré son statut de senior a bénéficié d'une invitation de dernière minute. Clin d'œil sympathique des organisateurs, leur partie réunira deux autres Français : Paul Barjon et l'amateur Antoine Arnault.

Le joyau de la couronne

Le tournoi est donc le seul sur le PGA Tour à mélanger professionnels et amateurs en compétition; il est aussi le seul à proposer ce pèlerinage annuel sur ce parcours iconique des États-Unis, utilisé sans discontinuité depuis 1947 (les éditions d'avant-guerre se jouaient dans les terres près de San Diego). Théâtre de l'U.S. Open à six reprises entre 1972 et 2019, et de l'USPGA Championship en 1977, le tracé est considéré comme l'un des plus beaux du monde. À juste titre : « Le jouer pour la première fois vous procure le genre de sensations que vous avez quand vous allez à St Andrews », souffle Pascal Grizot. « Il offre une vue extraordinaire sur l'océan, comme au fameux trou n° 7 qui le surplombe. Quand j'avais joué avec Victor en 2014, un jour de tempête, il avait tapé fer 7 sur ce trou qui fait 95 m ! » Si les deux autres parcours de la rotation sont remarquables, Pebble Beach est incontestablement le joyau de la couronne. Pendant l'épreuve, difficile de ne pas être happé par la vue sur la baie de Carmel, et l'ambiance unique créée par la proximité des spectateurs : « Il y a quelques endroits où c'est un peu compliqué de se concentrer, là où il y a beaucoup de monde », admet Grizot. « Comme au 17 où il y a des tribunes du tee jusqu'au green, ou au départ du 15 où la tradition est de se prêter au jeu des fans qui sont là et ont envie de rigoler ! »

Stars et business

De retour à Pebble Beach après une année d'abstinence en 2021, le volet amateur de la compétition ayant été annulé en raison de la pandémie, Pascal Grizot renoue avec une ambiance unique mêlant proximité des vedettes et convivialité entre gens du monde des affaires. « Il y a des événements avec les stars organisés tout au long de la semaine, mais je ne fais pas tellement ça, je préfère dîner avec mes amis, dans une ambiance plutôt affaires que célébrités », admet-il. « Je me suis retrouvé une fois, grâce à mon ami irlandais Desmond Dermot, qui était le président d'honneur de la Ryder Cup 2018, avec la surprise d'être à la table de Phil Mickelson. Ça avait été fantastique ! Le lendemain j'étais allé taper des balles au practice, et j'avais en face de moi Mickelson, et derrière moi Tiger Woods... Donc vous vous retrouvez au milieu des meilleurs joueurs du monde, et c'est vraiment autre chose que d'assister à un tournoi en tant que spectateur. Ça fait des souvenirs inoubliables. »